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"Le directeur artistique est un apporteur d’idées". Interview sur le métier de DA dans Capital

Dans la rubrique « Zoom sur une fonction », Capital.fr nous a demandé notre…

Dans la rubrique « Zoom sur une fonction », Capital.fr nous a demandé notre avis sur le métier de DA en agence de publicité.

Le directeur artistique en agence de publicité travaille de paire avec le concepteur-rédacteur pour élaborer les campagnes à partir du brief des annonceurs. Une fonction qui nécessite sensibilité artistique, résistance à la pression et propension à se renouveler constamment. Explications de Claire Romanet, à la tête du cabinet de recrutement Elaee, spécialisé dans les métiers de la création.

Capital.fr: Quel est le rôle d’un directeur artistique (DA) en agence de publicité ?
Claire Romanet : Le DA est un créatif, qui conçoit l’identité visuelle d’une marque, d’un produit, ou d’un service. Il imagine des concepts qui se déclineront en communication media (affichage, magazine, internet, TV, radio…) ou hors-media (événementiel, marketing direct, relations publiques…). Concrètement, il choisit la nature de l’image, l’univers esthétique, la composition, la typographie des textes, la hiérarchie des informations, etc.
Il travaille la plupart du temps en « team creatif », c’est-à-dire en binôme avec un concepteur-rédacteur qui se penche davantage sur la partie textuelle du message.

Capital.fr : Est-il en contact avec les clients de l’agence?
Claire Romanet : Le « brief », qui expose les objectifs et la stratégie de l’annonceur, est donné par les commerciaux. Ce sont eux qui sont en contact avec le client, le DA ne rencontrant ce dernier qu’au moment de lui présenter la maquette quasi-finie. La team est aiguillée dans sa réflexion par la cellule du planning stratégique, qui lui donne des clés sur les tendances du marché, sur les comportements des consommateurs. Il n’est pas rare que plusieurs teams travaillent sur un même projet.

Capital.fr: Quelles sont les qualités personnelles et professionnelles nécessaires au DA ?
Claire Romanet : Même s’il est censé savoir faire un « rough » (une illustration sommaire, ndlr) ou maîtriser la PAO (publication assistée par ordinateur, à l’aide de logiciels comme Photoshop, Illustrator, InDesign), les compétences techniques ne sont pas ce qu’on attend de lui en priorité. Un DA se doit avant tout d’être un apporteur d’idées. Ensuite, il les fait réaliser par l’équipe qu’il manage, composée de photographes, illustrateurs, metteurs en page.
Côté tempérament, une certaine résistance psychologique est indispensable, car à la dimension artistique de ce métier s’ajoute la pression des résultats.
Le DA a souvent très peu de temps pour travailler sur un projet, et donc pour trouver l’inspiration. Et comme le DA planche souvent sur deux ou trois projet à la fois, ce qu’on appelle dans le jargon les « charettes », c’est-à-dire être très en retard sur le planning, font partie du job.
Enfin, mieux vaut ne pas être réfractaire à l’idée de compétition, car les clients remettent régulièrement en jeu leur budget publicité et il s’agit de se battre pour le conserver ou l’obtenir. Pour les gros budgets, il n’est pas rare qu’une douzaine d’agences participent à l’appel d’offres.

Capital.fr: Décrivez nous la trajectoire classique d’un DA depuis ses débuts…
Claire Romanet : Les places sont chères. Le premier stage, obtenu sur présentation d’un book, définit souvent la carrière. S’il est réalisé dans une agence renommée, il donne plus de chances au candidat de rejoindre une telle structure pour son premier poste.
Le parcours habituel est de devenir assistant DA au cours d’un stage, puis DA junior pendant deux ou trois ans, puis DA senior. Certains occupent alors un poste de senior toute leur carrière. D’autres évoluent vers le poste de directeur de création et encadrent alors toute l’équipe de créatifs, DA compris. Le métier change, dans ce cas, puisqu’il faut davantage gérer les hommes et impulser l’identité créative de l’agence.
Une autre solution est de devenir free-lance ou de monter sa propre agence.

Capital.fr: Quelle est la recette de ceux qui font une belle carrière ?
Claire Romanet : Cette profession peut être usante. Solliciter ses neurones en permanence pour trouver des idées géniales, ce n’est pas donné à tout le monde ! Il ya souvent un moment critique, autour de la quarantaine. Ceux qui réussissent sur le long terme sont ceux qui parviennent toujours à trouver un nouveau souffle en restant curieux, ouverts d’esprit, et en se remettant en question. Bref, ne se reposent pas sur leurs lauriers après deux ou trois réalisations marquantes.

Propos recueillis par Jeanne Clozel – ©Capital.fr.

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