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Le mirage du boulot par le buzz, sur Slate.fr

Ci-après l’article de Slate.fr qui explique bien que les démarches alternatives de…

Ci-après l’article de Slate.fr qui explique bien que les démarches alternatives de recherche d’emploi se multiplient, mais les recruteurs ne sont pas réceptifs à tout.

«Un exercice casse-gueule.»
C’est ainsi que de nombreux recruteurs jugent cette pratique de plus en plus répandue parmi les chômeurs consistant à faire du buzz autour de leur personne.

Depuis quelque temps, CV vidéos, blogs aux slogans chocs, campagnes de «street marketing» et distribution de CV dans les rues ont la cote chez les demandeurs d’emploi. On se souvient -pour ne citer qu’eux- de Jean-Pierre Le Floch, directeur financier quinquagénaire qui promettait 50.000 euros à celui qui lui trouverait un job; d’Isabelle Moreau qui «communiquait niquait-niquait» en chanson par CV vidéo interposé, ou encore de Bernard Mauriange, directeur commercial, qui -lorsqu’il était encore au chômage- se vendait comme un paquet de lessive en 4×3 sur une route de campagne.
Pour exorciser leur peur du déclassement, ces demandeurs d’emploi bravent le ridicule: tout est bon pour trouver un job et «tenir psychologiquement» après des mois de recherches infructueuses.
Même si le vecteur change, ces comportements ont un point commun: chercher à faire parler de soi et à doper sa popularité via les «relais blogs» pour augmenter ses chances de succès. Dans une société en pénurie d’emploi où l’image demeure omniprésente, il faut sortir du lot pour s’imposer.
Ne réussit pas qui veut: à ce petit jeu de la surenchère médiatique, les fortunes sont diverses. «Le recrutement par buzz ça ne fonctionne pas, se convainc Isabelle Moreau, 48 ans, sans emploi depuis neuf mois. Ma démarche m’a rapporté pas mal de moqueries, quelques encouragements, mais pas de propositions sérieuses. Après avoir gagné 2.500 euros par mois, je vais bientôt dépendre des minima sociaux.»

Le risque du buzz négatif

«Vouloir être original est une démarche à double tranchant car vous vous exposez au buzz négatif, souligne Claire Romanet, fondatrice du cabinet de recrutement Elaee, qui reçoit 50 à 60 CV vidéo par jour. Communiquer n’est pas une mauvaise chose, mais il faut le faire de manière professionnelle et ciblée et surtout être innovant, pas suiveur. Il faut aussi veiller à ne pas communiquer sur soi mais plutôt sur son univers, et surtout ne pas tout dire comme la récente campagne intitulée I need a job. Créer un contact efficace demande beaucoup de travail et c’est souvent l’affaire de professionnels de la communication, du web ou du marketing.»

«La meilleure façon de se faire remarquer, ajoute Jacques Froissant, fondateur du cabinet Altaïde, c’est d’investir les réseaux sociaux et professionnels comme Linkedin, Viadeo, Twitter, et d’y être actif via des « hubs » (forums de discussion). Il faut être pragmatique: les CV vidéo ne servent à rien et ne sont généralement pas regardés (souvent absurdes, trop longs, difficilement archivables…) alors que dans les réseaux communautaires se cachent de nombreux recruteurs. Personnellement, c’est comme cela que je repère les profils intéressants», explique le professionnel qui prétend que «70 % des recrutements de son cabinet dépendent du buzz».

Une angoisse du chômage démultipliée

Mais, si les recruteurs semblent prudents sur cette tendance du «marketing de soi», pourquoi les chômeurs se lancent-ils dans des campagnes tous azimuts au risque de se griller? «Le contexte économique difficile et la relation dégradée avec les conseillers spécialisés (plate-forme téléphonique, minutage…) les poussent à adopter des méthodes alternatives dont l’efficacité n’est pas encore prouvée, analyse le sociologue Didier Demazière. Après avoir répondu à des centaines d’offres et adressé autant de CV, les chômeurs comptent de moins en moins sur les organismes de placement pour leur fournir un travail. Ainsi, ils sont renvoyés à une gestion individuelle de leur situation.» Une angoisse du chômage démultipliée due au renversement de conjoncture: alors que de nombreuses personnalités promettaient une diminution durable du chômage liée aux départs en retraite des baby-boomers… Patatras: la crise économique a brusquement changé la donne.

L’excès d’originalité peut nuire

Circonstance aggravante pour ces demandeurs d’emploi d’un nouveau genre: le ralentissement économique refroidit également les ardeurs des employeurs. «En ce moment, les entreprises recherchent avant tout une efficacité immédiate et trop d’originalité peut nuire au candidat», reconnaît un recruteur.
Un sentiment partagé par Emma, une jeune femme de 24 ans, qui, lors des élections municipales de Rennes en mars 2008, distribuait son CV affublée d’une écharpe tricolore. «Même si ma démarche a porté ses fruits (Emma avait décroché un CDD de six mois dans un grand complexe touristique), j’ai senti les recruteurs assez frileux à mon égard et l’un d’eux m’a même dit qu’une personnalité aussi extravertie serait difficile à gérer en entreprise», se souvient la jeune femme, qui ajoute: «Faire du buzz aide à multiplier les contacts, mais n’assure pas d’un job. Au final, ce sera toujours votre expérience et vos diplômes qui seront jugés car c’est ce qui compte aux yeux des recruteurs.»

Cursus sans accroc, bon niveau d’études, expérience significative chez le concurrent direct, les parcours linéaires rassurent. «Moi-même qui fût amené à recruter au cours de ma carrière, explique Jean-Pierre Le Floch qui a finalement retrouvé un emploi via la démarche classique, je peux dire que beaucoup d’entreprises recrutent par mimétisme et que les chasseurs de tête sont, en général, assez peu réceptifs aux profils singuliers. Personnellement quand je parvenais à décrocher un entretien durant ma période de chômage, je ne mettais en avant ni ma démarche ni mon blog. Si le recruteur me posait la question, je répondais. S’il ne la posait pas, je n’en parlais pas…»

Nicolas alias Stivostin; Guillaume et son avatar «Engagezmoi» sur Twitter; Bernard et son panneau publicitaire; ou encore Emma et son écharpe tricolore, certains -heureusement- parviennent à transformer l’essai du buzz marketing. Mais pour combien d’échecs? «Une campagne de communication personnelle ne saurait remplacer une recherche classique d’emploi», rappelle Claire Romanet.

Sébastien Tranchant

PS : rectification, Elaee reçoit bien 50 à 60 CV par jour mais j’avais expliqué au journaliste que les CV vidéo ne représentent même pas 5% des envois… Encore un chiffre qui dessert cet exercice périlleux qu’est le CV vidéo.
Quant à l’opération « I need a job », que l’on se comprenne bien, c’est bien un exemple où le candidat a su ne pas tout dire, rester un peu mystérieux est un atout pour décrocher un entretien.

3 commentaires sur “Le mirage du boulot par le buzz, sur Slate.fr”

Sosophie dit :

C’est toujours intéressant d’avoir l’avis des recruteurs, merci.
Suis allée voir les commentaires sur slate.fr, ça critique dur les DRH…

Pusong dit :

Excellent les fours solaires! Faudrait itemropr e7a en france, avec la crise de l'e9nergie je suis sfbre que e7a ferait un tabac! ^^Tu dois eatre content de parler frane7ais quand meame non? Je sais que t'es pas parti le0-bas pour parler frane7ais mais de temps en temps entendre sa langue maternelle et ne pas se creuser les me9ninges pour faire une re9ponse un tant soit peu compre9hensible c'est sympa aussi!En tout cas continue de nous abreuver de ces petites anecdotes et de ces photos, e7a fait reaver!J'espe8re que vous allez finir son atelier et que tu prendras des photos histoire qu'on voit le avant et apre8s! ^^

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