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I-Tunes : la pomme de la discorde

Vous ne pouvez pas avoir raté l’info concernant le partenariat entre U2 et Apple. C’est un bon exemple des changements de codes (distribution et marketing) dans la musique déjà initiés ces dernières années. Revue de détail…

Apple nous offre gratuitement le dernier album de U2 jusqu’au 13 octobre. Merci !

La manière est en revanche un peu cavalière ! L’album est placé directement dans l’iPhone et l’iPad des utilisateurs qui n’ont rien demandé…

La présentation du nouvel album du groupe irlandais mi-anti-système et mi-dedans jusqu’au cou a bien atteint son objectif : tout le monde en parle et beaucoup de gens l’écoutent. Un gros contrat avec plein de zéros à la clef pour le groupe et un bon coup marketing (malgré une méthode de diffusion discutable) : ils ont le mérite de tester un nouveau mode de distribution de la musique.

Mais avant eux, quelques artistes avaient déjà fait bouger les codes !

On pense à Radiohead qui, on en parlait déjà sur le mag Elaee en 2007, avait proposé son album In Rainbows en téléchargement gratuit avec une possibilité de don. Résultat : l’album a été téléchargé plus de 1,2 million de fois avec un don moyen de 2,66 £. Seul 1/3 des téléchargements a été réalisé sans don.
Peu de groupes peuvent se permettre ce genre d’opération avec un retour sur investissement, mais le socle de fans de Radiohead, qui les suit depuis plus de 20 ans, est prêt à suivre les expérimentations de son groupe.

Dans la foulée, le groupe de métal américain Nine Inch Nails a proposé le téléchargement de son album Ghosts I-IV (36 titres quand même) complètement gratuitement. Différents coffrets étaient tout de même disponibles à l’achat avec, surprise, 2 titres supplémentaires.

En 2011, le Mega Mystery Band sort un titre sponsorisé par la marque Hollywood : groupe mystérieux, indices distillés dans les images du clip… On croit reconnaître la voix du chanteur de Bloc Party, on se perd en conjectures sur les forums… « You don’t know who we are but you’re gonna love what we do. » peut-on lire…

Le buzz monte… Avant qu’on apprenne finalement que derrière se cache le producteur et musicien Yuksek. Les ventes du single décollent.

Un peu à la manière de U2, l’été dernier, Jay-Z avait proposé son album « Magna Carta… Holy Grail » en téléchargement légal gratuit pour les utilisateurs de téléphones Samsung (le premier million d’utilisateurs « seulement »). Pour info les albums avaient été achetés 5 euros pièce par le constructeur. Joli coup pour Jay-Z qui s’assurait déjà 5 millions d’euros de recettes avant même la sortie de son album.

Après lui, c’est Beyoncé qui prend tout le monde à contrepied fin 2013 : plutôt que de lancer un album à grand renfort de publicité, elle l’a déposé en toute discrétion sur les plateformes de téléchargement légal. Immense effet de surprise et hop, l’album devient numéro 1 des ventes dans les heures qui suivent. Et tout cela sans dépenser un centime pour sa promotion. Bravo ! Avec 64 millions de fans Facebook, c’est vrai qu’on peut se le permettre.

Depuis, d’autres tentatives, comme celle de diffuser un album unique dans musée, comme un objet d’art, ont eu lieu.

Entre business et vraie révolution dans la distribution musicale, on oublie finalement qu’on parle de musique… On va peut-être simplement les écouter, ces albums ?

Source : Ouest-France, Canoe.
Copyright : Apple, Mega Mystery Band.

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