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Rupture conventionnelle : calcul et avantages

La rupture conventionnelle est le mode de rupture par lequel votre employeur et vous-même décidez de mettre fin d’un commun accord au contrat de travail.

Ce mode de résiliation amiable est très apprécié et connaît, depuis sa création en 2008, un franc succès aussi bien du côté employeur que salarié.

En effet, lorsqu’il n’y a aucun différend entre l’employeur et le salarié, cette procédure est plus légère, moins contraignante et permet l’ouverture de droits au chômage pour le salarié.

Mais comment ça se calcule ? Cyrielle BONNY du www.coindusalarie.fr vous l’explique.

Prenons un exemple

Avant tout, imaginons que vous êtes salarié cadre, que vous percevez un revenu mensuel brut de 2 800 euros et que vous êtes dans l’entreprise depuis 7 ans. Notons dès à présent un détail qui va nous servir plus tard : vous avez eu 8 jours d’absence.

Vous souhaitez quitter votre entreprise. Il n’existe aucun litige avec votre employeur, vous vous entendez bien avec lui mais vous souhaitez, par exemple, tenter l’aventure de l’entreprenariat. Vous en parlez avec lui, considérant que c’est la solution la plus opportune pour vous deux et surtout la plus confortable pour vous.

Vous voilà donc en train de négocier le montant de votre indemnité légale de rupture conventionnelle. Tout est envisageable, sous réserve d’une obligation à respecter pour l’employeur : le montant de l’indemnité légale de rupture doit être au moins égal au minimum du montant de l’indemnité légale de licenciement.

Et si l’on passait au calcul :

L’indemnité légale se calcule à raison d’1/5 du salaire par année d’ancienneté et 2/15 du salaire par année au-delà de 10 ans d’ancienneté.

Soit, dans le cas évoqué ce jour : 2 800/5 x 7 = 3 920 euros

C’est le montant minimum auquel vous avez le droit.

Il faut garder une chose à l’esprit lorsque vous êtes en phase de négociation avec votre employeur : vous ne pouvez rien imposer et vous devez (lui aussi) avoir une attitude positive, souriante et ouverte à la discussion. Le but n’est pas d’imposer ses idées à l’autre mais bien de trouver un terrain d’entente, essence même de la rupture conventionnelle.

2 autres avantages de la rupture conventionnelle

En principe et sous réserve que les conditions soient respectées, l’indemnité légale de rupture conventionnelle est exonérée d’impôt sur le revenu.

Enfin, en plus de l’indemnité légale, vous pouvez tenter de négocier des indemnités supplémentaires, que l’on appelle indemnités supra-légales. En général basées sur l’ancienneté, et sans obligation de la part de l’employeur (autant vous dire qu’il faut que vous ayez des arguments sur ce que vous avez apporté à l’entreprise durant votre présence), il n’y a aucune règle encadrant cette négociation.

Attention, il faut savoir que le montant de l’indemnité sera déterminant pour la date de début de versement de vos indemnités de chômage.

Le calcul des allocations chômage

Le principal avantage de la rupture conventionnelle est qu’elle donne droit au versement de vos allocations chômage, à la différence de la démission.

Et si l’on passait au calcul :

Dans un premier temps et afin de connaître le montant de vos allocations chômage, il va falloir que vous calculiez votre SJR (salaire journalier de référence) qui correspond à la somme des salaires bruts mensuels sur une année divisée par le nombre de jours ayant donné lieu à rémunération.

Soit : 2800×12 / (365-8) = 94.12 euros

Votre SJR sera donc de 94.12 euros.

Par la suite, il vous faut appliquer un pourcentage et choisir entre ces deux montants, le plus élevé des deux. Sachez que cette somme ne peut pas être inférieure à 28.38 euros et qu’elle est plafonnée à 75% du SJR :
soit 40.4% du SJR + 11.64 euros
soit 57.4% du SJR = 54.02 euros

Dans notre cas, le montant de vos allocations chômage sera donc de 54.02 euros par jour.

 

Reste à calculer le délai de carence, afin de connaître le jour du premier versement de vos indemnités. Depuis le 1er juillet 2014 a été mis en place un nouveau plafond du délai de carence, qui peut vous amener à attendre(plutôt que 75) 180 jours. Proportionnellement au montant que vous aurez réussi à négocier.

 

Cyrielle BONNY du www.coindusalarie.fr
Passionnée de droit du travail et après deux expériences en cabinet d’avocats, Cyrielle BONNY a rejoint le Coin du Salarié en tant que Chef de Projet droit du travail afin de mettre à profit ses connaissances et son enthousiasme auprès des salariés.

 

Copyright : Shutterstock « young businesswoman with giant calculator »

 

12 commentaires sur “Rupture conventionnelle : calcul et avantages”

emmanuelle dit :

Bonjour

très bonne explication.
Je ne connaissais pas la méthode de calcul pour l’allocation chômage.
A savoir que (quand le site fonctionne) on peut simuler très exactement sur le site du pole emploi les droits …

Caroline dit :

Merci de cet article.

Mais quel est l’avantage de la rupture conventionnelle pour l’employeur si l’ancienneté du salarié n’est que de 3 ans ?
N’ayant rien à perdre, il préférera la démission plutôt que de payer le minimum d’indemnités légales non ?

Merci de vos réponses,
Caroline

Lcr dit :

Dommage que la plupart des patrons refusent cette solution juste parce qu’ils ne souhaitent pas reverser ce qui nous est dut !!
M’enfin…..

Thomas dit :

Bonjour,
Je viens de signer une rupture conventionnelle il y a quelques mois.
Mais n’y a -t-il pas une erreur d’affichage dans votre calcul…
je vois 2 fois « 4% du SJR » dans les 2 modes de calcul
???

Ichabod dit :

Cet article aurait pu être plus clair et plus complet si je peux me permettre…

Somme des salaires bruts => pas seulement, il y a d’autres revenus à prendre en compte (primes, avantages en nature…)

8 jours d’absence => qu’est-ce qui est considéré comme une absence? une journée en maladie simplement? un RTT posé? une journée de formation? Un journée de congé parental? paternité? etc…

Les % de calculs :
ne serait-ce pas plutôt :
– 57% du SJR ou bien
– 40,4% du SJR + 11,72 € par jour.
??

Bertaut Geneviève dit :

quelqu’un pourrait-il m’aider et me dire que choisir entre une rupture conventionnelle et une transaction ? Mon employeur, d’accord pour que nous séparions, me laisse revenir vers lui avec l’option choisie. Merci pour vos retours.

Claire Romanet dit :

Vous avez raison Lchabod il s’agit bien :
Pour la partie calcul du SJR
c’est 40.4% du SJR (et non 4%) + 11.64 euros
et 57.4% du SJR (et non 4%)

Laure dit :

Bonjour,
Suite à la réponse de Mme Romanet, l’article peut-il être rectifié (et les montants également) afin que l’on puisse conserver son impression en cas de besoin d’une relecture ultérieure ?… Car ces calculs ne sont pas simples à calculer… Merci par avance !

Claire Romanet dit :

C’est corrigé Laure.
Concernant les questions plus haut, j’ai oublié de citer Thomas qui avait vu lui aussi l’erreur.

Et je réponds à :
– Caroline : l’employeur n’a pas en effet pas d’avantages à signer une rupture conventionnelle plutôt qu’attendre votre démission. Mais cela se fait, par exemple, plus facilement dans les grands groupes ou s’il tient à récompenser ce que vous avez pu apporter à l’entreprise durant votre présence.
– Lcr : les indemnités versées dans le cadre d’une rupture conventionnelle ne sont pas un dû. Ce qui est un dû, c’est le salaire que vous avez touché en fonction d’un travail effectué. C’est pourquoi il est important de préparer des arguments pour négocier ces montants et de le faire, si je peux me permettre, sans esprit vindicatif ou sentiment d’injustice.

LRC dit :

Plein d’infos aussi sur le site http://laruptureconventionnelle.com

Bonjour,
Je vous indique que le différé d’indemnisation spécifique est limité en 2018 à 150 jours calendaires. Exception pour une rupture du contrat de travail pour motif économique où il est limité à 75 jours calendaires. (Art. 21 § 2 du règlement de l’assurance chômage). Il y a de fréquent changement dans la réglementation.
Le diviseur du différé spécifique est pour l’année 2018 de 92,6. Cette valeur est indexée sur le plafond annuel du régime d’assurance vieillesse de la sécurité sociale.
Pour tout savoir sur la rupture conventionnelle, vous pouvez rejoindre le site http://ruptureconventionnellecdi.fr/
Bien cordialement.

Legal Booster dit :

Bonjour, il est écrit dans l’article que « L’indemnité légale se calcule à raison d’1/5 du salaire par année d’ancienneté et 2/15 du salaire par année au-delà de 10 ans d’ancienneté ». Or, ce n’est plus d’actualité.

L’indemnité de rupture conventionnelle est égale au l’indemnité légale de licenciement. Donc, l’indemnité de rupture conventionnelle = 1/4 de mois de salaire par année d’ancienneté pour les années jusqu’à 10 ans ; et 1/3 de mois de salaire par année d’ancienneté pour les années à partir de 10 ans. Source : https://legal-booster.fr/knowledge-base/calcul-de-lindemnite-legale-de-licenciement/

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