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De la difficulté d’être en société pour un chasseur de têtes
Vous allez rire mais, lorsque vous êtes « en société », comprenez au sein d’un cercle d’amis, de connaissances ou de parfaits inconnus, la situation est souvent difficile pour un chasseur de têtes. Pourquoi ?
Parce qu’on ne peut jamais éviter la sempiternelle question « que faites-vous dans la vie ? » Soit dit en passant, c’est tout de même surprenant que cette question reste inévitable dans notre système relationnel si codifié : quand est-ce qu’on pourra échanger avec d’autres sans expliquer son statut social je vous le demande ?
Bref, ce que je voulais dire, c’est que lorsque vous répondez « je suis chasseuse de têtes », vous avez face à vous différentes personnalités :
1. Le surpris : chasseur de têtes, ça veut dire coupeur de têtes ? Mais ça consiste en quoi exactement ?
2. Le dégoûté : comment ? Votre métier c’est de débaucher des gens pour leur faire prendre le risque d’aller bosser ailleurs ?
3. Le dragueur : ah ben je veux bien me faire chasser moi…
4. L’intéressé : racontez-moi, votre boulot ça ressemble à agent secret non ?
5. Le frileux : ouh la la, il faut que je fasse attention à ce que je dis, vous allez tout analyser n’est-ce pas ?
6. Le solitaire : votre métier c’est d’écouter, alors vous allez me comprendre, je vous explique ma situation… et blablabla, et blablabla…
Les réponses ne sont pas classées dans l’ordre. J’imagine que vous devinez quelle est la réponse qu’on entend le plus souvent.
Bah, au moins, ça ne laisse pas indifférent, c’est déjà ça non ?
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9 commentaires sur “De la difficulté d’être en société pour un chasseur de têtes”
Ca ne m'étonne pas ! Je pensais aussi que ce genre de réactions venait dans les soirées uniquement quand on est avocat, ou médecin, ou même policier, avec des questions indiscrètes et des demandes intéressées ou consultations "privées". Et puis j'ai réalisé quand je travaillait dans l'électroménager que je déclenchais les mêmes réactions , pour des conseils SAV ou des "pris d'achat perso"! Par les temps qui courent tu dois te sentir très courtisée effectivement dans les dîners en ville! bon courage!
Moi je crois que c'est la réponse n° 5 que vous entendez le plus. Je me trompe ?
Mais c'est vrai que c'est déstabilisant d'avoir face à soi quelqu'un dont le métier est de "décoder" tout ce qu'on dit ou tout ce qu'on fait. La réaction 5 est tout à fait légitime.
c'est bien malheureux de voir que le statut social, et en premier lieu, le métier, reste le moyen primordial de juger les individus. Moi, je suis avocat et c'est un piège à filles, je confirme… alors je suis mal placé pour parler non ?
[…] This post was mentioned on Twitter by Gérôme DELOMEZ, Elaee. Elaee said: De la difficulté d’être en société pour un chasseur de têtes (http://bit.ly/cRnEjV) […]
Vous avez raison Semo, c'est souvent la frilosité qu'on rencontre dès lors qu'on explique qu'on fait le métier de chasseur de têtes. Mais, après quelques secondes d'hésitation, sourire et décontraction font leur oeuvre… On n'est pas méchants n'en déplaisent à certains.
Pour compléter ce que tu dis claire, je trouve aussi qu'il y a comme une fascination pour ce métier un peu ou presque comme les autres…
J'adore cet édito, qui met bien en valeur la ténacité des a priori et idées reçues. J'ai un exemple inverse mais du même genre : "je vois que vous habitez avenue… (grand nom) ? … et vous cherchez du travail ?!". Authentique (crétin). Bravo pour votre blog.
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