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Le poids de l’anti-conformisme dans la communication

De l’utilité d’être anti-conformiste : définition, application, explications.

Le paradoxe du mouton

Connaissez-vous le conformisme ? Cette théorie qui dit que notre opinion est influencée par celle de la majorité. Elle se situe à la base de toutes les pensées uniques et de toutes les communautés. Il faut dire qu’elle permet de maintenir l’ordre grâce à la pression sociale et la force de la majorité (démocratie, dites-vous ?). Elle a cependant une mauvaise réputation auprès des intellectuels qui dénoncent cette politique du « mouton », ce pauvre animal qui se contente de suivre la tendance sans recul. Des critiques émises par ces intellectuels est née une nouvelle communauté qui refuse le moutonnerait. Ils se font appelés les « anti-conformistes ». Cependant, sont-ils ce qu’ils prétendent être ?

Le conformisme

Pour mieux comprendre cette question aux allures « stupides », il convient de s’intéresser à la définition du conformisme.
Le conformisme correspond à une théorie mise au point par un psychologue dénommé Solomon Asch (pionnier de la psychologie sociale).

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L’expérience.
En 1951, il décide de mener une expérience sur un groupe de 8 personnes. Parmi ces dernières, 7 sont des complices du psychologue et elles vont tenter d’influencer l’opinion du 8e sujet. Pour cela, Ash leur demande de donner une réponse erronée à une question à choix multiples. Tour à tour, elles énoncent la mauvaise réponse et le sujet suit la tendance dans 47 % des cas.
Ce dernier a été victime de ce que l’on appelle la pression sociale. Face à une tendance claire et de peur d’être mis à l’écart en raison d’une « hérésie » ou un éloignement par rapport à cette dernière, il s’est « conformé » à la réponse globale donnée. Le conformisme contraint ainsi chaque individu à penser comme un groupe et à suivre la tendance générale sans tenir compte de son avis personnel et sans recul.

L’anti-conformisme consiste ainsi à dire non à cette tendance et à se placer systématiquement contre l’opinion générale. Or, si on considère les choses avec du recul, ce comportement correspond trait pour trait au conformisme. Le fait de rejeter systématiquement l’opinion générale induit une absence de recul par rapport à ses décisions. Maintenant, vous commencez à comprendre le véritable sens de la question que vous trouviez si « stupide ». Les anti-conformistes ne seraient pas de véritables anti-conformistes puisqu’ils pensent de manière bornée et sans prendre de recul.

Qu’est-ce que l’anti-conformisme dans ce cas ?

L’anti-conformisme véritable correspond à une remise en question constante des tendances et des automatismes. Face à une situation donnée, vous êtes censé (toujours) commencer par vous forger votre propre opinion. Comme dans les dessins animés où votre cerveau se compose d’un petit comité à lui tout seul, vous devez laisser ce dernier débattre et trancher de lui-même avant d’adopter une position. Aussitôt que vous vous laissez influencer par une pensée unique ou une tendance, vous perdez toute notion d’anti-conformisme.

Bref, être anti-conformiste consiste simplement à avoir sa propre opinion sans que celle-ci soit dictée par un facteur quelconque. Penser et agir de manière logique en prenant du recul sur tout.

Regarder les choses sous un autre angle (que l’habituel), voilà une attitude, une qualité même, attendue lorsqu’on travaille dans les métiers de la création. Marketeurs, DA, communicants, stratèges, vous êtes d’accord n’est-ce pas ?

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3 commentaires sur “Le poids de l’anti-conformisme dans la communication”

Béatrice dit :

Oui je suis d’accord !
Si être conformiste c’est suivre la pensée collective (en gros) pourquoi doit-on être anti ? Cela voudrait dire que nous sommes contre. Pour ma part, je ne juge pas mais j’essaye autant faire ce peut, d’avoir ma propre opinion.
On pourrait simplement dire libre, non ?
Lorsque mes enfants étaient petits, je me souviens leur avoir souvent demandé de garder leur libre arbitre… Ne serait-ce pas une meilleure solution face au conformisme ?

Schoellhammer dit :

Le conformisme dans l’anti-conformisme est bien connu; la rebellitude institutionnalisée se retrouve dans beaucoup de communautés, surtout lorsqu’elles prônent justement l’anti-conformisme (les codes précis des motards Harleyistes me viennent à l’esprit, le « Think different » de Apple également…). Il faut avoir le courage d’aller à contre-courant (car dans les organisations on confond souvent ce qui a toujours été avec ce qui devrait être), mais aussi celui d’être parfaitement obéissant si la décision/le projet/le process correspond à sa propre opinion.
J’ajouterai une nuance (une difficulté) à cette belle et noble idée de « se forger sa propre opinion ». La connaissance sans préjugés est un mirage, car sa propre opinion est largement conditionnée par son bagage culturel. Nous ne sommes pas si libres que cela, surtout lorsqu’on n’a jamais vécu que dans un seul pays. En être conscient, faire ainsi un effort volontaire pour entendre des avis parfaitement discordants est un premier pas indispensable.

Muriel Dedon, Elaee dit :

Merci pour cet efficace point de vue @Schoelhammer nous sommes bien d’accord avec vous : La connaissance sans préjugés est un mirage. Dans notre société si complexe, il est encore plus difficile d’être un esprit libre qu’au temps des lumières.

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