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Une restauration historique : la fontaine Bartholdi à Lyon

Sous les fenêtres du bureau Elaee à Lyon, on suit le chantier (qui va durer 18 mois) de la magnifique sculpture monumentale aux chevaux de 21 tonnes…

La place des Terreaux accueille, outre l’hôtel de ville, la fontaine allégorie des « Fleuves et sources allant à l’Océan », créée en plomb martelé, technique innovante pour l’époque, et présentée à l’Exposition universelle de Paris en 1889.

Fontaine_de_Bartholdi_Lyon_250709_04La technique de Bartholdi

Il s’agit d’une feuille de plomb de 4 millimètres, pour les parties les plus fines, formée par martelage sur un support en fonte ou en bois qui sert d’empreinte.
C’est la maison de fondeurs Gaget Gauthier et Cie, avec laquelle Bartholdi a déjà coopéré pour la statue de la Liberté en 1886, qui a développé cette technique de sculpture issue de l’orfèvrerie puis de la cuivrerie d’art.
Les statues conçues de la sorte sont constituées d’une ossature métallique sur laquelle sont fixées les 6 plaques de plomb préformées.
La peau en plomb est ensuite retouchée selon des techniques très particulières : le repoussage et le ciselage de la matière pour obtenir des effets de relief.

L’histoire de la fontaine, de Bordeaux à Lyon

L’histoire remonte à 1857, et Bartholdi a alors 23 ans. Jeune sculpteur il répond à un concours de la ville de Bordeaux pour orner la place des Quinconces. Bartholdi est lauréat mais Bordeaux ne donne pas suite.

30 ans plus tard, le sculpteur est mondialement connu comme l’auteur de la « Liberté éclairant le Monde » (la fameuse statue de la liberté), inaugurée dans le port de New York. Le maire de Bordeaux sollicite à nouveau Bartholdi qui reprend alors son oeuvre de jeunesse et l’achève en proposant le « char triomphal de la Garonne ». Un an plus tard, Bordeaux jette encore l’éponge.

C’est là que Bartholdi choisit le procédé avant-gardiste de plomb martelé pour réaliser le monument.
Et c’est Antoine Gailleton, maire de Lyon, subjugué par l’oeuvre vue à l’exposition universelle, qui décide de l’acquérir et de la placer face à l’hôtel de ville.

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Et la statue change de place sur la place…

Un siècle plus tard, en 1994, pour la construction du parking sous le parvis, le monument est déplacé face au musée des Beaux-arts, sa place actuelle. Il fait alors l’objet d’une première restauration.

Avec cette configuration, l’idée est de donner l’impression que l’eau descend des pentes de la Croix-rousse. C’est aussi à cette occasion que l’aménagement de la place des Terreaux est confié à Daniel Buren et Christian Drevet, qui installent 69 petites fontaines en alignement… Oeuvre qui a créé beaucoup de tensions entre lyonnais, mairie, artiste et justice.

 

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La restauration

Fissures, trous, infiltrations, oxydations… ont mis à mal l’oeuvre qui voit notamment l’affaissement des drapés, de la musculature et de la crinière des chevaux, des rênes, etc. Ce qui fait perdre une partie de la nervosité et de la vivacité si caractéristiques de ce monument.

18 mois sont prévus pour démonter le groupe de statues et le transporter dans des ateliers artisanaux. Côté sud de la palissade, une ouverture a été aménagée pour que Lyonnais et touristes puissent suivre le chantier. Nous on vous montre le point de vue du dernier étage, juste au-dessus (avant le chantier et maintenant) :

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Et on en profite aussi pour vous montrer la vue sur les toits de l’hôtel de ville de Lyon, avec en arrière-plan la nouvelle tour de verre Incity.

IMG_3821Si l’histoire de cette belle fontaine vous passionne autant que nous (enfin que la boss ;-)), voici un lien pour (beaucoup) plus de détails : www.fontaine-bartholdi.lyon.fr

Copyright : Le Progrès, France3, VilledeLyon

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