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Entre salaire à vie et capitalisme : le travail partagé

Entre job splitting et job pairing, le travail partagé gagne à être connu.
travail partagé une solution à l'emploi

Du poids du capitalisme dans nos modes de pensées

Dans notre monde professionnel d’aujourd’hui, dont l’indicateur principal est le taux de chômage, la rupture entre les deux acteurs que sont les entreprises et les salariés, n’a jamais été aussi forte.

D’un côté, les entreprises cherchent à rentabiliser au maximum leurs activités en embauchant des profils qualifiés tout en limitant les dépenses liées aux rémunérations. Autrement dit, elles cherchent de la main-d’œuvre qualifiée à petits prix. Principe même du capitalisme qui priorise la rentabilité et les réductions de dépenses, pour qui le stade ultime de la réussite serait le travail gratuit.

De l’autre côté, les salariés souhaitent être valorisés dans leur travail sans aller jusqu’à prioriser ce dernier sur leur vie personnelle. En d’autres termes, ils souhaitent que le travail soit accessoire et non obligatoire, pas une fin en soi.
Dans une de ses vidéos, le talentueux « Usul », qui fait vivre la pensée critique de gauche sur internet, explique parfaitement ce conflit entre la rentabilité recherchée par le système capitaliste et cet épanouissement lié à la désacralisation du travail.

Si les débats existent bel et bien pour tenter de faire triompher une vision sur l’autre, un système sur l’autre (capitaliste Vs Salaire à vie ou salaire de base), trop peu nombreuses sont les suggestions concrètes qui recherchent un compromis.

Parmi ces rares systèmes qui permettraient de donner du temps aux salariés pour s’épanouir dans leur vie personnelle tout en profitant d’une bonne situation professionnelle et aux entreprises de profiter des compétences d’un profil qualifié sans se ruiner dans un salaire exorbitant, on retrouve le travail partagé.
Un concept qui, comme l’explique le Figaro séduit de plus en plus d’Européens et de Français.

Le travail partagé, qu’est-ce que c’est ?

Comme son nom l’indique clairement, ce système consiste à partager un poste à temps plein à deux salariés en temps partiel. Mais savez-vous qu’il existe sous deux formes ? A  savoir le job splitting et le job pairing.
Dans le premier cas, le job splitting concerne deux salariés à mi-temps qui se répartissent la charge de travail d’un poste à responsabilités en fonction de leurs compétences.
Dans le second cas du job pairing, ils assurent l’ensemble des missions d’un seul poste en se relayant suivant un emploi du temps prédéterminé.

Les avantages pour l’entreprise
Du côté de l’entreprise, le travail partagé permet de recruter de bons profils sans être soumise aux contraintes d’un temps plein. Les charges à payer se révèlent ainsi moins importantes, mais la qualité du travail reste identique. D’un point de vue purement statistique, celle-ci peut d’ailleurs être optimisée puisqu’elle est garantie par deux salariés. Cette solution s’adresse principalement aux PMEs qui rencontrent des difficultés à engager en temps plein, mais qui possèdent des besoins précis en compétence.

Les avantages pour le salarié
Pour le salarié, ce mode de travail lui permet avant tout de se détacher des contraintes liées à un temps plein en termes de gestion de son emploi du temps. En d’autres termes, il peut dégager du temps libre pour ses loisirs ou un autre travail partagé. Ce système permet en effet à un salarié, s’il le désire, de cumuler trois à quatre postes différents chez diverses entreprises. Cette solution lui offre la possibilité de combler le manque causé par la rémunération du mi-temps tout en cumulant des avantages sociaux ou en nature. Cerise sur le gâteau, il profite d’une garantie de travail exceptionnelle puisqu’il possède techniquement plusieurs postes. Un licenciement ou une fin de contrat sera ainsi vécu moins lourdement.

Le travail partagé, une solution en devenir ?

Bref, bien que le travail partagé se présente comme une excellente solution aussi bien pour les salariés que pour les entreprises, il reste minoritaire en France. Cependant, il commence à se développer et des organismes visent d’ailleurs à le promouvoir comme la Fédération Nationale des Associations du Travail en Temps Partagé (qui regroupe déjà 28 associations), le portail du temps partagé ou encore l’union des groupements d’employeurs de France.

Une autre façon de penser le travail qui n’intéressera pas seulement les seniors des métiers de la communication en recherche d’avenir ou de job, à un moment où l’inquiétude sur la destruction du travail n’a jamais été aussi forte.

Le travail partagé, une formule qui pourrait vous convenir ?

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2 commentaires sur “Entre salaire à vie et capitalisme : le travail partagé”

Didier B2 dit :

Je fais partie des seniors ayant fait tout leur parcours en agence de communication poussés vers la sortie parce qu’accusés dd ne plus être à la page. Cette solution de mi-temps entre 2 entreprises m’a sauvé la vie. Et le moral. Je m’éclate beaucoup plus aujourd’hui à apporter une vraie offre de service à des Pme qui en ont besoin que de vendre du jus de cerveau pas reconnu par des marques plus ou moins grandes. La tealite du terrain j’imagine. Alors oui je valide le temps partagé comme facteur de progrès. Et bravo Elaee pour la force et la pertinence de vos contenus.

Eli dit :

Très intéressant, idée à creuser pour ma part, quand la question répartition temps de travail / loisirs se pose de plus en plus, tout en voulant s’épanouir dans les deux domaines. Juste une question en suspens : comment garder un niveau de vie tout de même suffisant, si le travail est partagé?

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