Le Magazine
Plus tu es chef,
moins tu es malade ( ! )
Il semblerait que la vie soit plus douce pour les chefs que pour les subalternes.

C’est l’étonnante conclusion de différentes études de santé cumulées sur une dizaine d’années : plus on monte dans la hiérarchie, plus on reste en bonne santé.
Mais comment ça, ce n’est pas logique, le cadre n’est-il pas plus stressé ?
On imagine que c’est parce que le boss peut se payer de meilleurs soins ou bien parce qu’il est plus motivé par une mode de vie sain, mais non, la raison n’est pas là puisque ces critères de qualité de soin et mode de vie ont aussi été intégrés. Autrement dit, même si vous mangez gras et trop, c’est moins risqué si vous êtes manager que si vous êtes sous-fifre.
Une injustice difficile à croire, mais qui s’explique
Les spécialistes évoquent une raison précise : le taux de cortisol (hormone du stress produite par la glande surrénale) qui est de plus en plus bas selon que l’on monte dans la hiérarchie. Les boss sont les plus stressés ok, mais ils ont aussi la meilleure capacité de contrôle. C’est ce qu’a prouvé une pyschologue de Harvard (USA) : la sensation de contrôle jouant un rôle apaisant majeur lors d’un stress. Il semblerait aussi que les gênes, par l’intermédiaire des méthylations (modifications réversibles de l’ADN par addition d’un groupement méthyle) influent aussi, selon la réactivité au stress et à l’inflammation. Des raisons biologiques donc, et pas sociales.
Cette théorie repose sur les études Whitehall I et II qui mesurent le risque cardiovasculaire chez des milliers de fonctionnaires du gouvernement britannique. Pas de remarque sur le flegme anglais s’il vous plaît, les chiffres sont là: entre 40 et 64 ans, ceux qui sont tout en bas de l’échelle ont 4 fois plus de risques de mourir que ceux qui sont tout en haut.
En plus, il y a continuité sur le gradient, c’est à dire que le patron est en général en meilleure santé que le le chef d’équipe, lui-même plus en forme que son équipe etc.
Le chercheur et professeur d’épidémiologie et de santé publique à l’University de Londres qui a dirigé cette enquête parle de « syndrome du statut social ».
Une des causes, étonnante n’est-ce pas, expliquant l’écart d’espérance de vie qui est le nôtre aujourd’hui. Parce que, en France, un cadre de 35 ans vit en moyenne 6 ans de plus qu’un ouvrier du même âge.
Sources : Sciences et Vie, Insee.
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Un commentaire sur “Plus tu es chef,
moins tu es malade ( ! )”
Bonjour à l’équipe Elaee,
Je me permets de rebondir sur votre article « Plus tu es chef, moins tu es malade ». Étonnante conclusion ? Difficile à croire ? Illogique (vu sur LinkedIn) ? Pourquoi ? Il me paraît évident que, dans notre société, plus l’on monte dans la hiérarchie, plus l’on est valorisé.e. Le stress, tout le monde peut le connaître, qu’importe le niveau hiérarchique mais la dévalorisation ne touche-t-elle pas bien plus les « petit.e.s » ?
A mesure que j’évolue (et en parlant avec mon entourage également), je ressens parfaitement que la prise de responsabilité s’accompagne d’un stress totalement différent de celui vécu par les personnes au plus bas de la hiérarchie. Je trouve plus inquiétant qu’illogique le fait que ces personnes soient plus malades… Ceci n’est que mon avis bien entendu.
Je vous souhaite une très belle journée et en profite pour vous remercier pour vos articles. Je prends toujours un grand plaisir à vous lire (même si l’angle choisi pour rédiger l’article « Plus tu es chef, moins tu es malade » m’a un peu titillé je l’avoue) !