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Le bac ça sert encore ?

Au moment où le bac passe au contrôle continu, une question importante se pose : quelle est la réelle valeur d’un diplôme que tout le monde a ?
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A l’heure où près de 8 candidats sur 10 ont leur bac du 1er coup (chiffres de l’Education Nationale), la valeur visible du baccalauréat sur le marché de l’emploi baisse. C’est mécanique.
Si l’on considère que par la suite, la démocratisation des études produit elle aussi un nombre toujours plus élevé de diplômés, cette même valeur dévisse encore. On sait qu’à l’université, où se retrouvent tous les bacheliers qui n’ont pu réussir les grandes et moins grandes écoles (ou tous ceux qui n’ont pas bénéficié des profs particuliers, des écoles privées ou des parents qui connaissent parfaitement les filières et systèmes), seul un tiers des étudiants du 1er cycle obtient sa licence au bout de 3 ans. C’est le principe du « ce qui est rare est cher » qui s’applique. De moins en moins rares, les diplômes sont donc de moins en moins côtés : le bac en est un parfait exemple.
Du coup, il est de plus en plus difficile de trouver un emploi, dans la mesure où, à diplôme équivalent, chaque poste à pourvoir donne lieu à une concurrence accrue.

Les demandes de diplômes des employeurs

En tant que recruteurs, nous recevons les requêtes des futurs employeurs. Ils exigent tel ou tel diplôme, c’est vrai : c’est une réalité du marché, qu’elle vous semble légitime ou pas.
Plus le niveau d’études est haut, plus le nom de l’école est prestigieux, plus les décisionnaires en matière d’embauche sont rassurés. Ce qui n’a absolument rien à voir avec l’usage qu’ils vont en faire. Un exemple ? L’anglais pour lequel un bon niveau (a minima) est toujours demandé, cela ne veut pas dire pour autant que le candidat recruté pourra pratiquer cette langue au quotidien.

Cela étant, notre rôle de recruteur est de faire changer les mentalités et de combattre les a priori à partir desquels les employeurs définissent les priorités du poste à pourvoir. Il va sans dire que, pour présenter des candidats sans le diplôme attendu, il faut avoir des arguments et il faut se battre. Ce que nous faisons chaque jour chez Elaee. On n’oublie pas qu’on a été nous aussi à un moment en recherche d’emploi et que les compétences ne sont pas les seuls gages de réussite sur la prise d’un poste.
« Ce candidat « joker » n’a pas le diplôme que je demande ! «  Qu’à cela ne tienne : il sait montrer une personnalité intéressante, des expériences transférables, des compétences sociales, des valeurs humaines (les fameuses soft skills), une faculté d’adaptation, un esprit entrepreneurial, une dose d’innovation ou encore une bonne autonomie… Cochez la bonne case ! On a des arguments pour présenter ce dossier de candidature. Ces éléments comptent tout autant, sinon plus, que le seul parchemin.

Si le diplôme du bac n’a plus de valeur, il n’est donc plus indispensable ?

C’est en réalité tout le contraire.
Le diplôme, qu’il soit obtenu à l’issue d’une formation initiale ou encore d’un processus de formation continue, EST l’indispensable sésame pour entrer dans la vie active, puis y rester. C’est aussi le socle qui permet d’être mobile d’un secteur à l’autre, d’une entreprise à l’autre, d’un poste à l’autre.
Il est donc très clair que si sa « valeur visible » décroît, sa « valeur intrinsèque » ne baisse pas. En effet, cette valeur est nourrie par tout ce que l’obtention de ce diplôme sous-tend à propos de la volonté, de l’identité, de la culture d’un candidat. Et cela sera de plus en plus vrai dans la mesure où les métiers de demain seront ceux qui demandent déjà et demanderont  toujours plus de se former tout au long de sa vie professionnelle.

Défendre un diplôme né en 1808

En raison du changement 2020 qui engendre un bac à partir du contrôle continu, nombreux sont ceux qui lèvent la main pour nous faire croire que le bac n’est pas un diplôme au rabais. Parmi eux, Jean-Pierre Lehnisch, Président du CNFDI (Central National Privé de Formation à distance) évoque 5 bonnes raisons pour croire en sa valeur :
– le bac correspond à un niveau de culture générale
– il prouve une capacité à apprendre et à retenir
– une capacité à s’organiser

– c’est un curseur pour l’orientation
– restant une valeur de référence

La bonne blague

Cela nous fait penser à Edika, grand penseur du XXe siècle, créateur de l’ubuesque « Concombre masqué ». Son personnage se retrouve face à un recruteur de l’armée qui lui demande :
« – Diplôme ? »,
Ce à quoi il lui répond :
« – Plôm ! ».

 

Article mis à jour mai 2020

Un commentaire sur “Le bac ça sert encore ?”

Claire Romanet dit :

Cet article écrit en mai 2020 ne pouvait citer le chiffre – effarant – du taux de réussite au bac de 2020, soit 95,7%.

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