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Parlez-nous du crowdsourcing ? dit le recruteur

Voilà une question qu’on risque de vous poser si vous postulez sur…

Voilà une question qu’on risque de vous poser si vous postulez sur une fonction webmarketing. Alors que répondriez-vous si on vous la posait ?
Bon allez, pour ceux qui auraient séché, en voici une petite définition… et quelques remarques.

Le crowdsourcing, inspiré de l’outsourcing (qui consiste à externaliser une activité), est un concept qui fut créé en 2006 par Jeff Howe et Mark Robinson du magazine Wired. On pourrait le traduire par « approvisionnement par la foule » ou « externalisation à grande échelle ».
En d’autres termes, il s’agit de faire participer les internautes en leur proposant de mettre à disposition des entreprises ou des particuliers du contenu (photos, vidéos, réponses à des questions techniques, articles, etc.), le tout en échange d’une légère compensation (financière ou non).

C’est un sujet qui est particulièrement d’actualité car la bataille du contenu ne fait que commencer. Pour preuve, Yahoo qui a racheté le mois dernier Associated Content, un portail qui permet aux internautes (il y a 380 000 contributeurs à ce jour) de publier des articles pour lesquels ils sont rémunérés.

L’exemple le plus connu de crowdsourcing est le site d’images permettant aux photographes amateurs d’héberger et de vendre leurs oeuvres à des prix dérisoires (de 1 à 5 euros généralement). L’avantage ? Pour le photographe, c’est un petit revenu supplémentaire. Pour l’acheteur, c’est un produit de qualité à un prix plus qu’abordable. Et c’est le même principe pour les essais, les articles ou les vidéos par exemple.

Le crowdsourcing s’étend aussi à la R&D. Apparenté au marketing participatif, il s’agit en fait d’impliquer l’internaute dans la conception d’un produit en lui demandant son avis ou en lui proposant de voter (comme pour la création de nouvelles saveurs pour un produit alimentaire par exemple).

Evidemment, la méthode fait débat, surtout pour ceux que le crowdsourcing prive de leur travail (à condition bien sûr de parler de qualité égale). Ceux-ci considèrent qu’il s’agit de dumping : les journalistes, photographes, graphistes et autres « artistes » pensent que les entreprises utilisent ainsi de la main d’œuvre créative à moindre coût. A l’opposé, d’autres diront que c’est un bon moyen de reconnaître le travail de chacun, sans forcément devoir faire appel à des professionnels de renom.

Bien sûr, la limite est infime entre le crowdsourcing et l’outsourcing classique, dès lors que le système s’étend à tout type de prestation, comme le montre le site rentacoder.com : une plateforme de travail où des prestataires en informatique, en contenu ou en graphisme proposent des prix et des délais défiant toute concurrence (avec beaucoup d’entreprises indiennes ou chinoises).

Cela engendre sans aucun doute des réflexions sur l’aspect concurrentiel, droit du travail et même business models. La bataille ne fait que commencer.
C’était une question intéressante non ?

Un commentaire sur “Parlez-nous du crowdsourcing ? dit le recruteur”

bhoudoy dit :

Question bigrement intéressante, oui, puisqu’en élargissant à peine la focale de l’observation, le crowdsourcing n’est rien moins que l’un des fondamentaux du 2.0, de l’open source, ou encore le business model du social networking !
YouTube, Video… Facebook sont des sites de contenus qui, pourtant, n’investissent pas un seul centime dans la création directe du contenu qu’ils diffusent. La rétribution des contributeurs s’opérant essentiellement en visibilité. Une monnaie d’échange à laquelle on devient très vite addict !

L’épicentre de cette révolution, engendrée par les nouveaux usages du digital, se situe bien dans le pré-carré des marketers, avec notamment la Participation (cf. la multiplication des "P" http://www.elaee.com/elaee/index... ;).
Mais pas seulement ! Intégrer le consommateur dès la conception du Produit (ou service), allouer une part croissante du budget de Promotion aux networkers-influenceurs, partager les revenus (Price) avec les co-concepteurs et appuyer sa distribution (Place) sur les multiples canaux de la longue traine…
Quelque soit le bout par lequel on tente de défaire la pelote, il semble bien que l’on aboutisse dans tous les cas au nouveau paradigme marketing : qu’on le veuille ou non, le consommateur-acteur (le consommacteur) est bel et bien au cœur du nouveau mode de pensée. Qu’on le nomme marketing relationnel vs transactionnel, marketing holistique…
L’enjeu in fine du crowdsourcing se mesure davantage en potentiel de fidélisation qu’en source d’économie.
Du moins est-ce ma conviction 😉

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