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CV bidonné, crash assuré !

Il y a ceux qui trichent sur leurs diplômes, prétendant avoir obtenu…

Il y a ceux qui trichent sur leurs diplômes, prétendant avoir obtenu tel ou tel Master alors qu’ils n’ont pas passé les examens finaux (à l’instar de Rachida Dati et son soi-disant diplôme d’HEC). Soit. Il y a ceux qui embellissent leur parcours, s’attribuant sans complexe des tâches en réalité effectuées par un collègue. Si vous leur posez la question, ils vous rétorqueront qu’ils ont assisté au projet de sa conception à son déploiement, c’est donc comme s’ils s’en étaient chargés personnellement. Bon à la limite, passe encore. Et puis il y a des gens comme Philippe Gaillard, qui n’hésitent pas à s’inventer une vie « parfaite » (diplômes, carrière, engagements militaires et associatifs…) pour prétendre en toute modestie au poste de… directeur général de l’aéroport international de Limoges ! Rien que ça.

L’affaire a largement fait parler d’elle ces derniers jours, tant les faits sont aberrants. L’histoire d’un affabulateur talentueux, qui réécrit sa vie à travers un CV qui a de quoi faire rêver : ingénieur, diplômé de l’Ecole Nationale de l’Aviation Civile, couronné d’un brevet de pilote de chasse et de récompenses de guerre (Liban, ex-Yougoslavie ou guerre du Golfe).  Il a 44 ans, un casier judiciaire vide, et le poste de dirigeant d’aéroport ne semble attendre que lui. Sauf qu’au bout de 3 mois, le subterfuge est dénoncé et les informations se recoupent, faisant ressurgir un passé pas si immaculé qu’il n’en a l’air. Philippe est remercié mais aucune plainte n’est déposée par la CCI. La raison ? « Il a exercé un boulot formidable, il a même été d’une compétence qui laisse pantois ! » raconte un employé de l’aéroport. Car comble de l’ironie, le filou était adulé de ses employés !

Cette histoire poussée à l’extrême est l’occasion pour nous, recruteurs, de rappeler qu’aujourd’hui en France, plus de 70% des CV sont bidonnés (selon les statistiques de l’Apec) et qu’un tiers des diplômes présents sur un CV sont faux. Des chiffres énormes qui en disent long sur les réalités du marché : aujourd’hui pour plaire à un employeur, il faut être parfait. Un stagiaire se dit employé, un employé se dit cadre, un cadre s’attribue plus de responsabilités, et ainsi de suite.

Sauf que quand l’employeur se rend compte de la supercherie (si tant est qu’il s’en rende compte un jour : 71% des dirigeants en 2011 reconnaissent ne faire aucun contrôle lors d’une embauche), un cas de conscience se pose. Si ledit salarié est un employé modèle, qui remplit parfaitement ses missions mais qui a enjolivé son profil pour obtenir un poste, il est impossible de le mettre dehors sous peine qu’il se retourne contre l’employeur pour licenciement abusif. En revanche, si l’employé qui a triché ne répond pas aux exigences du poste, l’employeur peut le licencier pour faute grave ou déclarer son contrat caduc.

Alors maquiller son CV pour embellir ses expériences, pourquoi pas, mais attention à ne pas trop en faire, car comme le dit le proverbe : «c’est au pied du mur qu’on voit le maçon» !

9 commentaires sur “CV bidonné, crash assuré !”

Marguerite la Limousine dit :

Il s'en passent de belles à Limoges !!! Au moins ou pourra dire qu'il a réussit à faire décoller sa carrière ce monsieur, pour un temps du moins. Mais attention tout de même à l'atterrissage car comme on dit du côté de la campagne limousine : "c'est à la fin de la foire qu'on compte les buzz ou bouses c'est selon :-)"

Flow38 dit :

Même si le candidat se révèe bon dans le poste,ça part quand même d'un mensonge donc personnellement, en tant que manager, je serais quand même bien déçue et même s'il n'est pas licencié car il fournit du bon boulot, ma confiance en lui serait sérieusement entamée…

Taï dit :

En même temps c'est pas toujours facile de correspondre aux offres (min 3 ans d'agence… pour un poste d'assistant ou junior..) C'est sur qu'il ne faut pas aller jusqu'à inventer, mais le plus souvent enjoliver le cv permet d'aller jusqu'à l'entretien, après c'est au recruteur de dénicher s'il y a talent ou non..
Et pour l'histoire de vouloir des responsabilités supérieures à ses compétences, je crois que ça a été baptisé le Principe de Peter.

Agnès Voisine dit :

Même si l'affabulateur n'est pas licencié, son niveau de rémunération peut quand même être revu à la baisse, en accord avec son niveau réel de qualification, non ?

xav dit :

+1 taï j'ajouterais que les candidats ne sont pas les seuls à "bidonner". Pour revenir à la com, certaines (très grandes) entreprises bidonnent leur politique rh en recrutant à tour de bras des contrats de professionnalisation au lieu d'embaucher des juniors. Du côté des agences, on est spécialisé dans les stages…
Sans oublier le nombre important d'annonces recherchant le mouton à cinq pattes : à la fois chef de projet-graphiste-webdesigner…
Que font alors beaucoup de juniors ? Ils enjolivent leur CV pour espérer décrocher un entretien (surtout en ces temps de crise) même si effectivement cela est plus préjudiciable qu'autre chose.

Bidonner son CV n'est qu'une réponse parmi d'autres dans l'acte de séduction, tout comme (je renvoie à https://www.elaee.com/2012/02/14/12447-operation-seduction) un prétendant amoureux va tout faire pour se présenter sous son meilleur profil !

Il arrive souvent que le fait d'arriver à mettre son pied dans l'ouverture de la porte permette de faire ses preuves et que la faute passe inaperçue.

Bonjour
Je ne vois pas à quelle statistique de l'Apec vous faites allusion qui dirait que 70% des CV sont "bidonnés" ?
Il me semble que c'est difficile de donner une définition du CV bidonné (est-ce que supprimer une date pour laisser croire qu'une expérience est plus longue est un bidonnage, par exemple ?) et donc difficile de faire des statistiques. Peut-être était-ce l'opinion d'un expert.
Il faut aussi mettre cela en relation avec les pratiques des entreprises. Les offres publiées décrivent-elles toujours des emplois à pourvoir immédiatement ? les indications qui sont données sont-elles toujours précises, vérifiables ? Pourquoi la fourchette de salaire figure-t-elle aussi rarement sur les annonces ? (c'est un élément de la description du poste et vous pouvez trouver deux annonces quasi identiques pour des jobs dont le salaire va du simple au double).
Je vous rejoins sur ce point : une communication plus claire et probante de part et d'autre ferait gagner du temps et économiser du stress de part et d'autre.

rbly dit :

bonjour, je cherche a parler avec des salariés ou candidats qui ont déjà gonflé, maquillé, ou carrément bidonné leur CV. 20h, France2 témoignage anonyme

anonyme dit :

Moi, je me souviens d’une SSII en 2002 qui m’a embauché en CDI pour une grande banque internationale pour une « pré-embauche ».

En fait de pré-embauche, une fois le projet fini après une année, j’ai été évacué avec une charette de 50 prestataires. Dans la foulée, ma SSII, petite structure ne pouvant plus assumer cette baisse de revenus, licencie 3 devs et 2 commerciaux.

Résultat des courses : ANPE+ASSEDIC dans le cadre d’une ARE plutôt qu’une pré-embauche !

Alors ? Qui se moque le plus de l’autre ?

ENJOLIVEZ, RALLONGEZ LES PERIODES. DE TOUTE FACON, ILS NE MERITENT QUE CA. NE TRICHEZ JAMAIS SUR VOS DIPLOMES, C’EST TOUT.

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