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Point de vie pour les seniors en pub. Point de vue d’une chasseuse de têtes.

Il ne faut pas reprocher aux agences de pub le rythme dynamique,…

Il ne faut pas reprocher aux agences de pub le rythme dynamique, la pression quotidienne, la rapidité des décisions, et le fait que, comme le dit Denis Boutte (Stratégies n° 1450) «on vieillit en accéléré».
Cela reste une condition sine qua none pour aller de l’avant, même si cela se paye par un taux de turn-over supérieur à la moyenne nationale.
Ce qui est grave, c’est que cet état de fait ne soit pas accompagné, un tant soit peu, d’une remise en question sur les forces vives de l’entreprise : les salariés. Et à plus forte raison : les seniors.
En effet, après quarante ans, il est très difficile de perdurer dans la pub (hormis il est vrai si vous avez les multi-compétences pour diriger une agence ou si vous êtes capable d’apporter seul du new business). Nous qui sommes chasseurs de têtes, nous vous le confirmons.
Bizarrement, les donneurs d’ordre de ces métiers ayant pour vocation première d’être créatifs, sont extrêmement frileux (pour ne pas dire réactionnaires) dans leurs demandes. « Une formation similaire à celle du boss, un cursus chez un concurrent direct »… Marc Drillech (Stratégies n° 1451) a raison, les patrons d’agences sont peu enclins à la mobilité géographique, à la confrontation de nouveaux métiers et aux savoir-faire apportés par des expériences parallèles.
Or, on apprend dès l’école et tout au long de nos vies que l’enrichissement personnel et professionnel se fait au contact de questionnements, de confrontations, de défis. Pourquoi donc la pub refuse-t’elle d’appliquer à ses propres recrutements les valeurs créatives qu’elle prône dans son travail ?
C’est par « raccourci », comprenez par rapidité et vision à court terme. On pense trop souvent que l’opérationnalité la plus grande possible est seul gage de réussite. C’est vrai, certes, dans l’immédiat (surtout quand on recrute pour un besoin donné, un budget précis). Mais la responsabilité d’un dirigeant n’est-elle pas de voir plus loin, de privilégier l’enrichissement humain et de construire des équipes pérennes, apprenantes et évolutives ?
Le web et le 360° remettent en question beaucoup de positionnements d’agences actuellement. Il serait judicieux de repenser en même temps la place des hommes au sein des organisations, pas seulement pour les forces que l’on recrute, mais aussi pour celles qui sont déjà en poste et qu’on ne prend pas le temps de questionner, faire évoluer, former. Les quadras en tête de liste, bien sûr…

5 commentaires sur “Point de vie pour les seniors en pub. Point de vue d’une chasseuse de têtes.”

BEHAR CHANTAL dit :

Quinqua en reconversion, j’aimerais trouver partenaires pour relancer des filatures de chanvre en France, tenter des expériences de mélanges de fibres, utiliser des colorants végétaux et proposer une ligne ( je suis styliste) de vêtements bio, éthiques, en chanvre et soie, chanvre et laine, chanvre et lin etc…
Je ne sais pas si je suis au bon moment, à la bonne place, mais je lance cet appel. Merci

JCMiscin dit :

Société leader dans son domaine d’activité depuis plus de vingt ans, une notoriété sans égale avec un chiffre d’affaire en constante hausse de 30% par an, recherche des commerciaux femmes, hommes sans limite d’age, motivés, expérimenté ambitieux, dynamiques, aimant les défits et n’ayant pas peur du travail.

Jaconelli dit :

A la fois content et pas étonné de la position d'elaee sur le sujet du "vieillissement prématuré des cellules créatives" dans la pub… Un peu moins vrai dans la com en général. Quoique… lorsque vous êtes (comme moi) chez l'annonceur depuis un petit moment et que l'envie de vivre une alter-experience vous titille, j'ai l'impression d'être un cheval de course qu'on charge injustement d'un handicap parce qu'il a pris un peu de poids ! (pourtant, 70 kg pour 1,79m à 38 piges, j'me sens pas outsider :-).
D'accord avec vous sur la vision RH à court terme très regrettable pour tous. Beaucoup d’entreprise auraient à y gagner en misant sur un profil "quadra moteur" (et 1,32 euros dans le nourrain !). D'autant que le report de l'âge de départ à la retraite devrait bousculer les frontières temporelles dessinées pour "junior" ou "senior". Et si la séniorité n’était pas une question d’âge mais de seuil critique de salaire atteint pour le recruteur ? J’ai ma petite idée sur la question… Allez, je m'en vais de ce pas donner un petit coup de jeune à mon CV. 🙂

justicia dit :

Si seulement vous aviez raison, il y a longtemps qu'on se serait débarassé du "Séségagagala" … Autrement dit, si pouvez dire avec aplomb tout un flot de c…… sans ciller, avec un sourire de maq et le teint Ricard-doublette-croisette, alors oui, vous avez réussi à survivre et avez même bien réussi dans votre vie de pubeux merd…

Payne Phil dit :

Presque 2 ans après le lancement du débat. Lorsqu'on constate la vision communicante de l'état sur l'emploi des seniors, on cherche le moyen le + soft de s’enfoncer dans les pastels gris d’antan. Avant de se ressaisir. En fait, dans notre beau métier où j'apprenais – jeune CR – qu'à 40 ans on était fini (dixit une DC qui vivait sur les ID des "jeunes"), je ne pense sincèrement pas que l’on soit out of order because senior. Au contraire. Le vrai problème pourrait (pourrait !) être relationnel : comment un junior doué et correctement élevé peut-il lancer à un senior qui pourrait être sa mère/son père que sa stratégie ou son concept sont nuls ? Dans la (ma) réalité, les flux générationnels s’harmonisent avec des compétences et des approches synergiques. Les moyens et les outils évoluent plus vite que les fondamentaux sociétaux. je ne –

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