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ESC ou fac pour un diplôme en marketing ?

C’est la question fort pertinente que nous a posée L’Etudiant, et voici le résultat : Pour travailler dans le marketing, mieux vaut faire l’Essec… ou HEC. L’enquête L’Etudiant-Stratégies révèle que les recruteurs affichent une nette préférence pour…

C’est la question fort pertinente que nous a posée L’Etudiant, et voici le résultat :

Pour travailler dans le marketing, mieux vaut faire l’Essec… ou HEC. L’enquête L’Etudiant-Stratégies révèle que les recruteurs affichent une nette préférence pour les diplômés des meilleures écoles de commerce. Les étudiants de la fac n’ont-ils pour autant aucune chance de décrocher le même type de postes ? Le point sur les meilleurs cursus, en business schools ou à l’université.

Un master marketing à la fac : forcément moins bien qu’une école de commerce ?

A l’unanimité, les entreprises interrogées dans le cadre de l’enquête l’Etudiant-Stratégies plébiscitent les diplômés des grandes écoles. Une seule université parvient à tirer son épingle du jeu : Dauphine. Pourtant, on dénombre 90 masters professionnels en marketing à l’université, qui diplôment près de 3.000 étudiants chaque année. Des formations bien plus abordables financièrement et, pour certaines, de vraies « pépites ». Quels débouchés pour leurs étudiants ?

Déséquilibre entre l’offre et la demande

« Product, price, place, promotion » : 4 P qui font rêver les étudiants en marketing. Malheureusement, seule une infime partie des postes mène au marketing stratégique (celui qui définit les politiques de lancement de produits), et ils sont souvent fermés aux débutants. Même quand ils sortent d’une grande école ! L’essentiel des recrutements se situe en marketing opérationnel, sur un marché extrêmement tendu.

« Pour une annonce de chef de produit junior, nous recevons plus de 200 CV, dont 60% de profils écoles de commerce et 40% de profils universitaires », déclare Bern Terrel, directeur du département marketing et commercial du cabinet Hudson. Conséquence : « Les entreprises ont l’embarras du choix et ciblent les écoles les plus prestigieuses ».

Le curseur commence toutefois à bouger. « Les entreprises sont prudentes mais nous sommes convaincus que l’université forme d’excellents profils. Nous panachons donc les short-lists, en glissant de temps en temps un ou deux universitaires », confie le directeur du cabinet Hudson

Les exceptions : Dauphine et les IAE

Le groupe fromager Bel recrute environ 5 % de profils universitaires pour ses stages en marketing, la plupart à Dauphine. Explication : « Dauphine-Entreprises est le seul forum d’université auquel nous participons. Nous devons cibler les évènements et nous rendons uniquement sur les forums où la concurrence avec les grands groupes agroalimentaire est forte », explique Yulia Kravchenko, responsable recrutement et relations écoles. Si les forums se développent dans les universités, ils n’attirent pas encore les pontes du marketing.

Dans une moindre mesure, les IAE (Instituts d’administration des entreprises, les « écoles » de gestion des universités) parviennent aussi à séduire les employeurs. « Ils concurrencent les écoles du milieu de classement et intéressent les entreprises régionales, qui savent que leurs procédures d’entrée sont difficiles », commente Bern Terrel, du cabinet Hudson. Un bon point, puisque les recruteurs reprochent aux masters universitaires de ne pas être assez concurrentiels, et de ne pas attirer les meilleurs profils.

« Nous notons également une mini-reconnaissance des universités parisiennes, qui réussissent à faire intervenir des professeurs d’écoles », ajoute Bern Terrel. Ainsi, le groupe Bel a récemment recruté un étudiant de Paris 1. « C’était le seul candidat qui parlait russe », précise Yulia Kravchenko.

Plus l’entreprise est grande, plus il faut entrer dans les cases (et inversement)

Dans les PME/TPE, moins attractives que l’Oréal ou Danone pour les jeunes diplômés, les recruteurs sont moins attachés à la nature du diplôme. Seul bémol : « Les universitaires ne veulent pas y aller non plus », constate la directrice du cabinet Elaee, Claire Romanet.

Ceux qui n’arrivent pas à intégrer une de ces « belles » entreprises ont toujours la possibilité d’entrer chez un géant de la distribution (Carrefour, Auchan…). « Mais la progression est au mérite, il faut repartir de la base avant de pouvoir accéder, en 2 ou 3 ans, à un super poste », insiste la fondatrice d’Elaee. Une perspective qui ne séduit pas plus les universitaires. Pourquoi ? « Ils sont moins aguerris au monde du travail que les diplômés d’écoles de commerce. »

Des postes sont à prendre dans le Web, où des nouveaux métiers, en lien direct avec le marketing, se sont créés (community manager, curator, etc.). « Les jeunes de l’université ont plus de chances de se faire repérer, certains masters étant très pointus, notamment en e-commerce », souligne Claire Romanet.

Issue de secours pour les universitaires : le commerce

Les candidats en marketing se bousculent aux portes des entreprises mais c’est de commerciaux dont elles ont besoin : l’Apec a annoncé le recrutement de 40.000 cadres de la fonction commerciale en 2011. « En marketing, c’est 10 fois moins », avertit Bern Terrel, du cabinet Hudson.

Note positive : si les chances d’intégrer une grande entreprise par la voie du marketing sont très faibles pour un universitaire, elles se démultiplient avec le commercial. Et, en interne, des passerelles existent !

Source : Letudiant.fr

6 commentaires sur “ESC ou fac pour un diplôme en marketing ?”

Mystie dit :

J'adhère à cet article. Je suis chargée de communication depuis 3 ans et au chômage depuis 10 mois. Je projette d'intégrer un master spécialisé en marketing et management des services à l'EM Lyon. Au-delà d'une nécessité d'élargir mon champ de compétences, je suis persuadée que l'aura de cette école et la qualité reconnue des cours dispensés m'ouvriront de nouvelles portes. Ce Master spécialisé aurait certainement moins d'impact sur les employeurs s'il était délivré par une université…

Le grand Benoit dit :

Elaee, à quand une réflexion sur la place des autodidactes dans le marché du travail en France…

StratosDumont dit :

Il est clair qu'en France, on reste (malheureusement) toujours sur la valeur sûre que représente le dipl^me le plus côté. Bon, la bonne nouvelle c'est que les recruteurs semblent tout de même de plus en plus intéressés par l'aspect pratique (stages) des formations. C'est quand même une bonne chose

Bonne idée Gd Benoît : l'autodidacte en France c'est toujours un sujet d'actualité. Promis on en parle bientôt.

zoé dit :

auriez-vous le même style d'analyse pour les métiers de la com' ? Merci et bravo pour ces infos toujours intéressantes !

Sabrina Blanc dit :

Merci Elaee pour ce point réaliste et optimiste à la fois !
J'ajouterais que ce jugement défavorable envers les filières non-ESC fait le jeu des des executive MBA. Ils promettent d'offrir, pour une somme parfois disproportionnée un "label" Grande Ecole.

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