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La bonne idée de l’année de césure post-bac

On le sait tous, pour y être passés ou pour avoir la pression de voir nos enfants démunis, l’orientation est une question qui arrive bien trop tôt dans notre système éducatif. Chiffres à l’appui. Exemple : 25% des étudiants du supérieur quittent le système sans aucun diplôme.
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Or, il existe une solution – peu connue – qui consiste à mettre en place une année de césure une fois le bac obtenu, pour prendre le temps de mieux se connaître, apprendre à faire ses propres choix, s’ouvrir aux autres et sur le monde afin d’entreprendre sa vie avec confiance !
 

La ministre Elisabeth Borne, ministre de l’Education nationale, encourage fortement l’année de césure post-bac  « répandue chez nos voisins, et qui peut être l’occasion de s’engager dans un service civique, de mener un engagement associatif, de voyager… Aujourd’hui, cette possibilité existe sur Parcoursup. Elle permet de commencer sa formation avec un an de décalage. Mais c’est très peu connu. À peine 9 000 lycéens le font. Pour favoriser ce dispositif, l’année de césure permettra d’obtenir des crédits universitaires ».

De notre côté, chez Elaee, on voudrait saluer une initiative qui a déjà 6 ans et qui accompagne avec succès les jeunes de 16 à 25 ans.
Son nom est L’ Année lumière, et sa fondatrice Claire Bleton-Martin (Docteur en Sciences de l’éducation qui a dirigé des services ou des structures éducatives pendant 25 ans) nous en parle.

Elaee : avez-vous des chiffres sur cette question d’orientation ?

Claire Bleton-Martin : L’incapacité à s’orienter par manque d’accompagnement de qualité pour acquérir une « compétence orientationnelle » et la réorientation durant les premières années d’études postbac est devenue un phénomène de masse qui concerne tous les types de jeunes, quels que soient leurs profils scolaires, et dans tous les types de parcours.
(source : Les enjeux économiques de l’orientation scolaire et universitaire – Leclair & Veniez – 2024)

• 25% des étudiants du supérieur quittent le système sans aucun diplôme (source : INSEE)

• 35 % des étudiants envisagent d’abandonner leurs études au cours de la première année du supérieur, faute d’accompagnement ou de motivation (source : Observatoire de la vie étudiante, 2022)

• 16.7% des 20-24 ans sont “NEET” (ni en emploi, ni en enseignement, ni en formation), de manière bien supérieure à la moyenne de l’OCDE (source : OCDE, 2022)

• 40 % des jeunes issus de CSP modestes déclarent manquer d’informations sur les choix d’orientation, contre 15 % des jeunes de CSP favorisées (source : Observatoire des inégalités, 2023)

• 1 jeune sur 5 en France déclare souffrir d’un manque de confiance en soi (source : Baromètre de la jeunesse, 2023)

La formation de nos jeunes répond à des enjeux actuels forts attendus par les entreprises. Ainsi saviez-vous que :

• 67 % des employeurs estiment que les jeunes diplômés manquent de compétences comportementales comme la communication, l’adaptabilité ou la gestion du stress (source : Baromètre APEC, 2023)

• 85 % des emplois de 2030 n’existent pas encore aujourd’hui, rendant l’adaptabilité et l’apprentissage continu essentiels (source : Forum Économique Mondial, 2022)

• 30 % des entreprises ont des difficultés à recruter des jeunes (source : Pôle emploi, 2023)

• 76 % des dirigeants considèrent l’intégration des jeunes comme un défi stratégique pour assurer la pérennité de leurs organisations (source : Deloitte, 2023)

Elaee : Claire, d’où vient l’idée de créer L’Année Lumière ?

Claire Bleton-Martin : J’ai découvert le modèle des hojskole, créées il y a près de 200 ans, lors d’un déplacement professionnel au Danemark.
J’étais alors directrice du développement international dans l’enseignement supérieur et ce modèle a immédiatement fait tilt tant il répondait à des questions que je me posais en tant que professionnel de l’éducation au contact d’étudiants, de parents et d’enseignants : pourquoi stressons-nous tant nos jeunes en leur demandant de choisir rapidement une orientation à un âge où ils ne savent pas où sont leurs priorités ?
 
J’ai donc choisi de créer l’Année lumière pour les accompagner dans cette période de transition et leur permettre :
– de comprendre qui ils sont
– de découvrir le monde qui les entoure
– de construire un projet d’avenir (à la fois professionnel, personnel et citoyen) qui réponde à leurs aspirations et à l’adulte qu’ils ont envie de devenir

Elaee : quels profils ont les jeunes que vous accompagnez ?

Claire Bleton-Martin : Depuis la création en 2019, nous avons accueilli plus de 300 jeunes dans une formation qui leur permet de cheminer et de repartir vers un projet aligné avec ce qu’ils sont.

Les jeunes (à partir de 16 ans) ont des profils variés et leur seul point commun est de se questionner sur leur avenir et d’avoir envie de prendre leur vie en main (unique prérequis : la motivation) :
– jeunes bacheliers sans aucune idée pour la suite ou n’ayant pas obtenu de choix satisfaisant sur Parcoursup
– jeunes ayant essayé une première année qui ne leur a pas donné satisfaction et ne sachant pas pour autant quel nouveau parcours entreprendre
– jeunes qui ont besoin de souffler en cours de parcours (année de césure dans un cursus, à la fin d’un premier cycle…)
– jeunes avec des profils spécifiques (multi-dys, HPI, TSA, TDA-TDAH…)
– jeunes en « décrochage » pour de multiples raisons (ne sont pas « académiques », problèmes personnels, maladie…)
 
En proposant 3 programmes distincts
1 programme International (un trimestre à Lyon puis 1 semestre au Danemark, en anglais)
L’Année lumière apporte une réponse avec des chiffres :
 

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L’avis d’Elaee

 

On est tous témoins du fait que l’orientation est un système incomplet (certains diront inefficaces) alors l’annonce de la ministre de l’Education nationale est une bonne chose et L’Année lumière un très bon exemple de ce qu’on peut faire.
En accordant aux jeunes le droit de s’offrir une pause pour réfléchir en même temps qu’agir pour leur futur métier, nous les autorisons à devenir eux-mêmes et à prendre le temps de construire leur avenir.

 

PS : et non ce n’est pas un publi-reportage, juste un coup de projecteur sur une femme entreprenante, engagée et remarquable.

 

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