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Du coup… les tics de langage, on en parle ?

Ces locutions sortent toutes seules de notre bouche et à tout bout de phrase. Du coup, ça peut vite devenir agaçant.
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Ils n’ont l’air de rien mais ils ponctuent nos discours et nos conversations. Ils sont à tous les coups prononcés de manière automatique, incontrôlable… et le plus souvent, on ne s’en aperçoit même pas. C’est surtout à notre interlocuteur.rice que ça chatouille les oreilles voire que ça tape sur les nerfs. À force, il / elle n’entend plus que ça, jusqu’à perdre le fil de l’échange.
Mais du coup, si les tics de langage hérissent le poil de certain.e.s, faut-il les réduire au silence ? Pour le coup, nous ne sommes pas aussi convaincus… 
(vous avez noté la redondance du mot « coup » hein ? ;-))

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Ils viennent d’où, ces tics d’abord ?

Ils n’ont aucun intérêt conversationnel. Certains même, comme « bref » ou « voilà », fermeraient toute discussion. Expression, onomatopée, mot, interjection… les tics de langage prennent plusieurs formes et ont été classés en 3 catégories qui nous donnent des éclaircissements sur leurs origines :

  • Les mots béquilles
    « Enfin », « en fait » ou encore « effectivement » sont convoqués spontanément face à l’imprévu d’un propos pour retenir d’attention de l’interlocuteur.rice.
  • Les mots ou effets « à la mode »
    « Méga », « trop bien », « canon » marquent notre appartenance à une génération. Le « parler spéculatif » est un autre exemple.
  • Les tics « de personnalité »
    « C’est clair », « j’avoue » révèleraient de manière inconsciente des traits de notre personnalité laissés par notre Histoire personnelle.

Certains tics n’appartiennent donc qu’à nous et d’autres sont liés à notre époque et sont transmis par nos pairs. C’est pourquoi ils en disent long sur nous, notamment en entretien d’embauche…

Les techniques pour éradiquer les tics

Vous avez remarqué ? Les conseils « bienveillants » pullulent sur Internet ! Comme une honte, nous devons vite nous en débarrasser… a priori. Dans ces techniques, nous pouvons y voir un bon moyen de maîtriser nos tics, de les atténuer, de les faire évoluer (à vous de voir).

  • Se filmer
    Pour repérer nos tics verbaux et dans quels cas ils apparaissent.
  • Se préparer et s’entraîner
    Pour identifier par quels autres mots, quelles autres tournures de phrases nous pouvons diminuer la présence de nos réflexes de locution.
  • Lire et se nourrir de contenus écrits
    Pour s’ouvrir l’esprit et enrichir son vocabulaire.
  • Accepter les silences dans les échanges
    Pour qu’ils cessent de nous intimider et de nous pousser à les combler en parlant à tout prix.

Enfin, le meilleur conseil que nous pouvons donner, c’est : de ne pas y penser !
Plus nous nous focaliserons dessus, plus nous les prononcerons. Souvenez-vous : ils sont incontrôlables. C’est comme le jeu du mot interdit : sous savons que nous ne devons pas le dire, mais nous le disons instinctivement tant le mot est présent dans notre esprit. Et ça se termine par un gage (dans le jeu !).
D’ailleurs, une étude canadienne réalisée avec 119 faux entretiens a montré que la plupart des tics nerveux n’ont aucun impact.
Du coup… n’y pensons pas 🙂

Acceptons nos tics, acceptons nos défauts

Les tics verbaux traduisent des « difficultés à la structuration du discours et à la verbalisation des idées », d’après Psychologies. Il est vrai que nous ne sommes pas tous à égalité face à l’exercice de l’oralité. Prendre la parole face à une personne inconnue, en public, dans un contexte à enjeu… peut être particulièrement déconcertant.

Pour les locuteurs.rices, les tics du langage donc peuvent être salvateurs en les aidant à :

  • Parler plus naturellement
    Parce que, qu’ils soient logiques ou non, les tics sont utiles pour nous, pour nous permettre de nous exprimer, d’enchaîner, de rebondir.
  • Avoir plus de confiance en soi
    Parce qu’ils nous aident à se décontracter et être à l’aise dans nos conversations.
  • Gagner du temps (à la syllabe près) pour construire la suite de notre réflexion en allongeant nos phrases et en apportant des respirations dans notre discours.

Du coup, vous l’aurez compris, nous sommes tous et toutes concerné.e.s par les tics de langage. Ils font partie de nous et de notre singularité. Ils sont certainement des failles mais ce sont nos failles, nos émotions, notre histoire.
Faisons la paix avec eux et laissez-les venir… et partir aussi 😉

 

3 commentaires sur “Du coup… les tics de langage, on en parle ?”

Yves Goulnik dit :

On ne peut pas dire qu’ils n’ont aucun intérêt conversationnel, ils ne portent certes pas de message mais ils ont une valeur phatique, ils établissent et maintiennent le contact, ce qui est important dans la communication. En revanche on peut se demander ‘du coup’ comme ce tableau le montre s’ils ne compensent pas un certain appauvrissement lexical. Quant au ‘en mode’, ‘littéralement’, ‘grave’, ils sont un signe d’appartenance et loin d’être intemporels, du coup un effet de mode.

Claire Romanet dit :

Vous avez tout à fait raison @Yves, du coup…

Yves Goulnik dit :

J’oubliais ‘genre’, mais les questions de genre du coup c’est très fluide… c’est bon je sors

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