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Un tiers des entreprises a du mal à recruter en France

Le terme « pénurie de talents » fait grincer des dents… surtout celles des chercheurs d’emplois. Et pourtant, le problème augmente en France et dans le monde et les entreprises ne savent pas résoudre cette équation.

L’enquête annuelle de Manpower (la 10e cette année) montre clairement que, en France, 29% des chefs d’entreprises interrogés ont des difficultés à trouver les compétences qu’ils recherchent,contre 21% l’année dernière (une hausse de 40%).

Une situation paradoxale au vu du chômage qui ne cesse d’augmenter en France : alors que 5,2 millions de personnes sont à la recherche d’un emploi, 400 000 offres sur les 2,6 millions proposées par les entreprises en 2014 n’ont pu être pourvues, fautes de candidats.

L’enjeu est plus globalement une question de stratégie RH et de bonne gestion, au sein de chaque entreprise, des compétences.
Outre ses effets macroéconomiques sur la situation de l’emploi, l’inadéquation des compétences est ainsi une menace pour l’activité de chaque entreprise : elle aurait même coûté 2,3 milliards d’euros aux entreprises françaises en 2013, autre année où la pénurie de talents avait augmenté de manière conséquente à 33%.

Pour 46% des employeurs, le manque de compétences techniques est au cœur du problème

La principale raison invoquée par les employeurs est, cette année encore, la difficulté à trouver, chez les candidats, les compétences techniques requises (principale raison pour 34% des employeurs dans le monde, pour 46% d’entre eux en France, contre 37% l’année dernière). Une hausse importante, en particulier dans l’industrie (22% des répondants) et l’artisanat (21%).

Une infographie donne un panorama clair de la situation :

Capture d’écran 2015-05-27 à 22.41.57

Les artisans et ouvriers qualifiés sont, cette année encore, à la tête des emplois les plus difficiles à pourvoir en France.

Une entreprise sur 3 n’a pas mis de stratégie RH en place pour remédier à cette situation.

Alors que 1 chef d’entreprise sur 2 souligne l’impact de la pénurie de candidats sur l’activité économique.

Vous trouverez plus de détails et l’enquête complète sur le blog très bien fait du site Manpower.

 

Source : Etude Manpower réalisée auprès de 41 700 employeurs dans 42 pays

Copyright : Shutterstock « crying cemetery angel »

10 commentaires sur “Un tiers des entreprises a du mal à recruter en France”

J. dit :

La faute de cette difficulté de recrutement en incombe aux patrons eux-mêmes. Ils sont trop gourmands en ce qui concernent l’expérience, les diplômes, les compétences et demandent énormément aux demandeurs d’emploi, comme une mobilité nationale sans se poser de questions sur les possibilités financières réelles des candidats, ni sur leur motivation qui est bien réelle malgré le manque d’expérience ou de diplômes. Les employeurs devraient se focaliser sur des candidats réellement motivés et non surdiplômés ou surexpérimentés…Les employeurs sont des pinailleurs en puissance qui n’ont aucune vision de la réalité du terrain.

E. dit :

Je rejoins J. Il faudrait déjà que les recruteurs se montrent un peu plus souple et arrêtent de demander une expérience allant au delà des besoins du poste. Ainsi, ils tomberaient peut être sur des candidats qui veulent réellement s’investir dans leurs sociétés et grandir avec elles. Il faudrait également qu’ils prennent conscience que la formation sur des problématiques pointues est de leur responsabilité et se travaille en interne. Désormais, ils ne veulent surtout pas « prendre le risque » de former en interne, car à court terme cela a un coût. Malheureusement, comment feront-ils quand tous ceux qui auront la connaissance partiront en retraite?

Claire Romanet dit :

Tout à fait d’accord avec vous @E. sur l’aspect formation. Il faut que les entreprises réalisent (mieux) que les forces vives peuvent être déjà en interne.
Pas d’accord avec vous @J. : les patrons ne sont pas seuls responsables et on en voit de plus en plus s’attacher aux motivations et potentiels plutôt que les diplômes. Certes pas assez… Mais tout n’est jamais ni tout noir, ni tout blanc. La grande difficulté consiste bien à rapprocher ces 2 mondes qui s’éloignent l’1 de l’autre : les salariés d’1 côté et les employeurs de l’autre.

CH dit :

Il est important que les candidats et les employeurs soient réalistes. Parfois, les profils recherchés correspondent à une compilation de 2 métiers… avec en plus, une réelle baisse de rémunération. Ce qui n’éveille pas forcément la motivation des candidats.

Gautier dit :

J. a raison quand il dit : « La faute de cette difficulté de recrutement en incombe aux patrons eux-mêmes. Ils sont trop gourmands en ce qui concernent l’expérience »

3 à 5 années d’exp. pour des emplois jeune diplômé ça arrive tout le temps.

De plus (mais la je parle dans mon cas) je suis prêt à me former à une compétence si l’employeur prend le « risque » de m’embaucher.

Terence Owen dit :

@Gautier : c’est très bien de vouloir se former à une compétence manquante pour obtenir le job. Mais les entreprises ne sont pas toujours prêtes à prendre ce « risque » malheureusement. Elles disent souvent qu’un poste nouvellement embauché n’est rentable pour l’entreprise qu’à partir d’un certain nombre d’années de présence.
N’est-ce pas plutôt un problème d’éducation ? Quand on fait croire à nos jeunes qu’il vaut mieux faire de longues études, même dans des secteurs complètement bouchés où il n’y a guère de chance d’avoir des perspectives d’emploi ?

Dorothea dit :

Bonjour,
Effectivement, combien d’offres qui recouvrent plusieurs fonctions ? Et pour un salaire pas forcément à la hauteur ?
Combien de recruteurs cherchant le mouton à 5 pattes ?
Quant au « manque de compétences techniques » je reste dubitative.
Pour avoir passer des entretiens pour des postes en lien avec la programmation, avec un RH n’ayant aucune connaissance en la matière, je me demande comment certaines entreprises se permettent de juger du « technique ».
Alors oui, évitons les généralités. Beaucoup de recrutement se font également en binôme avec des managers aux connaissances adéquates.
Mais il n’en reste pas moins que ce qui continue de primer en France c’est le parcours (plus que les compétences) : la bonne école, le bon stage, les bons 1ers jobs. Un parcours linéaire qui est sensé garantir les compétences d’une personne.
Ce qui dans bien des domaines, notamment dans le digital où l’on trouve beaucoup d’autodidactes ou de reconversions, est pénalisant lorsque l’on postule. Et pourtant ce sont des gens compétents qui ne passent pas la barrière de l’envoi du CV.
Alors à qui la faute ?

HELENE dit :

Pour moi le problème est dans l’apprentissage quel que soit le niveau de formation. Un diplôme ne donne pas de travail. Et on est pas à l’école, collège, lycée, université … pour apprendre à travailler mais pour acquérir des connaissances et développer sa flexibilité dans l’apprentissage. Tout le problème est là. Les talents se découvrent dans l’entreprise et non pas avant … il n’y a que ceux qui ont des « dons » qui sont découverts avant et il y en a peu.

Gautier dit :

3 à 5 années d’expériences demandées pour un poste en tant que jeune diplômé … le problème est peut-être à ce niveau là aussi.

Je pense aussi que certains employeurs sont malheureusement trop gourmands et qu’il faut laisser la chance aux « talents » de se développer mais malheureusement le processus de recrutement est trop lourd en France et très risqué pour un employeur donc il est compréhensible que le recrutement soit difficile.

Les employeurs ne sont donc pas les seuls responsables.

Le problème qui se développe aujourd’hui est le départ (et non pas la fuite) des jeunes diplômés ne trouvant pas d’emploi en France.

Hortense dit :

Les entreprises peinent à trouver les talents qu’elles recherchent. Selon les dirigeants cela est dû à l’inadéquation des compétences aux besoins de l’entreprise.
Pourquoi ne pas faire appel à des cabinets de recrutement spécialisés pour trouver des profils très spécifiques ?

Je vous invite à consulter ces deux article sur l’externalisation du recrutement :
Recrutement externalisé : 3 raisons pour lesquelles la France est à la traîne

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