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Peut-on être sincère avec un recruteur pour parler licenciement ou prud’hommes ?

Vous vous êtes peut-être déjà posé la question : n’est-ce pas dangereux d’expliquer honnêtement telle ou telle mauvaise expérience professionnelle ?
Etre sincère avec un recruteur

En entretien d’embauche, des questions précises peuvent vite se transformer en questions pièges, nous faire nous sentir enchaîné.e à un événement qu’on ne veut pas évoquer.
Comment faire pour ne pas se griller en répondant « oui » à la question : « Avez-vous emmené votre ex-employeur devant les prud’hommes » ?

Analysons bien la situation. Vous avez en fait 3 solutions :

Ne pas répondre

C’est votre droit le plus complet, certes. Mais c’est sans aucun doute éliminatoire puisque cela ouvre au doute. Le recruteur face à vous ne pourra s’empêcher de penser que la réponse est oui : sinon pourquoi ne pas répondre ? Il sera poussé à conclure que vous êtes quelqu’un de peu communicant, difficile à intégrer, voire pire… Ne sachant rien, il peut imaginer tout et n’importe quoi. Comme vous l’avez compris, ce n’est pas la bonne solution.

Evacuer la question en répondant non

Bien que la vraie réponse soit oui.
Dans ce cas précis où vous vous sentez contraint.e au mensonge, la prise de risques pour vous est sérieuse. En effet, il y a de grandes chances qu’à une étape ultérieure, le recruteur fasse une prise de références sur vous. Ne vous offusquez pas, c’est une procédure tout à fait habituelle et au contraire, réjouissez-vous, cela veut dire que votre dossier l’intéresse. Il va donc vous demander qui, tout au long de votre parcours professionnel, peut vous servir de référent en vous recommandant. Et c’est là que vous risquez de vous retrouver en situation de difficulté car il faudra expliquer pourquoi vous ne donnez pas tel ou tel contact. A moins que vous n’ayez préparé votre argumentation et que vous sachiez rebondir à ce moment-là.

Répondre sincèrement

Pas facile certes. Mais tout à fait faisable, ce qui permet de donner des arguments, le contexte, votre vision des choses.
Et là, il faut préparer bien sûr : c’est la façon dont vous parlerez de cet épisode qui est plus importante que le fait lui-même. Sûr.e de vous, clair.e et concis.e (travaillez à ne pas passer plus de 2 minutes sur le sujet et entraînez-vous afin de ne pas montrer de stress inutile), c’est une bonne occasion de transformer un point faible en point fort.
Pour déstresser, dites-vous que vous avez face à vous un recruteur qui est lui aussi un salarié, donc à même de comprendre. Qui plus est, s’il connaît bien votre marché, il connaît aussi les réputations d’employeurs qui se font et se défont : il a peut-être, comme chez Elaee, une sorte de black-list d’entreprises où on sait que les candidats ne veulent pas aller.

Vous aurez bien sûr compris que la bonne réponse n’est jamais dans les extrêmes. C’est comme dans la vie, rien n’est tout noir ni tout blanc. Et la sincérité est toujours une option payante, ne serait-ce que pour vous sentir en accord avec vous-même. Votre employeur apprécie, c’est parfait. Si ce n’est pas le cas, c’est peut-être que vous avez des valeurs différentes non ? Donc, pas de regrets.

Reste que le monde du travail est toujours surprenant

En tant que recruteurs, on se rend compte chaque jour que la vision des choses peut être différente, voire fluctuante pour chacun. Pour preuve, ce cas de figure (qui se rencontre régulièrement) où le candidat, sûr de lui, nous donne différents contacts pour sa prise de références, alors qu’il y a dans le lot une personne qui va nous mettre en garde contre lui de façon véhémente. Différence de point de vue, départ sans concertation, ressentiment, etc. Nombreuses sont les occasions de nuire à un dossier de candidature.

Cela dit, un point de vue négatif peut aussi se transformer en positif. Exemple : un chef d’entreprise qui nous dit lors de la prise de références s’être séparé de son Directeur général car il n’a pas su gérer l’équipe confiée composée d’une centaine de personnes. Un point que le candidat nous a lui-même évoqué, expliquant qu’il s’est rendu compte être arrivé à sa limite de compétences (selon le principe de Peter) sur cette expérience et que, dorénavant, il cherche une équipe plus restreinte d’une quinzaine de personnes max, comme il l’a fait auparavant. Comme c’est juste la taille de l’équipe que l’on va lui confier, le point éliminatoire évoqué par son ex-employeur devient une force. D’autant que ce DG ne rêvera plus d’une équipe plus grande, maintenant qu’il a vu que ce n’est pas fait pour lui. CQFD.

Alors retenez bien que l’expérience montre qu’être sincère est payant. Pas facile certes, mais constructif.
Et que quitter en bons termes un employeur et une entreprise reste un point extrêmement valorisant pour son parcours professionnel. Et ça ne vaut pas que pour ceux qui travaillent dans la communication.

 

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