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Art : Christo ou Johnny faut-il choisir ?

2 œuvres posthumes pour une communication bien orchestrée qui fait parler d’elle(s).

Cette semaine, on ne parle que des 2 monuments « préférés » des Français.

Connaissez-vous le point commun entre Christo et Johnny Halliday ?

Peu d’années après leur mort, ces deux artistes monopolisent les médias. Christo avec l’empaquetage de l’Arc de Triomphe. Johnny avec une statue-hommage devant l’AccorHotels Arena.
Face à l’inauguration de ces deux monuments, les Français sont en émoi : les réactions oscillent entre admiration et critiques cinglantes. Plus que jamais, l’Art interroge, l’Art divise, l’Art fait parler. Mais surtout l’Art fait le coup de com !

Christo empaquète l’Arc de Triomphe et emballe les critiques

C’est sans conteste l’événement artistique de l’année : la réalisation posthume de l’œuvre de Christo et Jeanne-Claude rêvée et pensée en 1961 alors qu’ils n’étaient encore que des inconnus.
Les chiffres de l’empaquetage font tourner la tête : 25 000m2 de tissu, 3 000m de cordes mais surtout 14 millions d’euros entièrement autofinancés grâce à la vente des dessins préparatoires (chapeau !). Tout ça pour 15 jours de visibilité.
Alors les commentaires pleuvent tous azimuts.

Les détracteurs décrient le coût exorbitant d’une œuvre éphémère. 8 chiffres qui auraient pu être investis dans des causes plus « utiles ». Certains hurlent au scandale écologique (pourtant les matières choisies sont recyclables). D’autres défenseurs du patrimoine s’inquiètent de la préservation du bâtiment. Restent ceux qui ne voient rien d’esthétique à recouvrir de toile un monument.
Les amateurs d’art admirent, quant à eux, le coup de maître du couple de plasticiens qui sait, comme pour le Pont Neuf ou le footing piers (emballer un chemin sur un lac tout de même), arrêter notre regard sur des lieux du quotidien ! C’est singulier, c’est inclassable, et ça ravive le débat sur l’art contemporain dans l’espace public.

Mais alors, pourquoi la ville de Paris a-t-elle accepté ce projet de Christo ? Parce que, bien masqué sous ce tissu bleu argenté, l’Arc de Triomphe attire encore plus les regards. Paris devient le centre de l’attention (pour une question de culture, hein, pas de sous-marins). C’est une belle opportunité de rayonnement pour notre capitale et pour la France.

D’autant plus que c’est la 1re œuvre posthume de Christo, que tout le monde peut l’admirer gratuitement, voire la toucher. Tous les médias en parlent, chacun (surtout s’il est un acteur de la politique) a son mot à dire et la communication est une fête. Un bel exemple de marketing territorial, vous ne trouvez pas ?
Nous, chez Elaee, on est emballés (emballés, jeux de mots, oui, facile, ok), mais ceux qui nous suivent savent déjà que nous sommes fans de Christo et Jeanne-Claude.

Ah que Johnny reste le symbole du rock’n roll

Et pendant ce temps-là, une autre partie des Français a les yeux tournés vers un autre quartier parisien, où une autre œuvre les divise. 4 ans après sa disparition, le monde du rock rend hommage à Johnny Halliday. Et cette volonté s’incarne dans une statue installée devant l’une des grandes salles de concert parisiennes. Vous l’avez vue ? Elle représente… une Harley Davidson (ayant appartenu au chanteur) posée au sommet d’un manche de guitare géant !

Cette envolée qui se veut lyrique est l’œuvre du plasticien Bertrand Lavier qui l’a baptisée « Quelque chose de… ». Alors oui les symboles chers à l’univers de Johnny sont bel et bien là. Difficile de les louper. Les réseaux sociaux vibrent au son des détracteurs qui ne mâchent pas leurs mots : blague, daube, honte, m…

Alors à qui profite le crime ? Une chose est sûre : cette statue va provoquer la visite des fans qui vont se déplacer en masse (et en Harley ? ) pour se recueillir. Poke le marketing territorial (again oui). Surtout, cette œuvre remet la chanteur sur le devant de la scène et rallume la ferveur des fans, les anciens, et ceux de la nouvelle génération.
Comme vous (ne le) voyez (pas) on ne met pas la photo de la statue ici 😉

La place de l’art

L’Art a toujours eu vocation à questionner ses contemporains sur leur époque. Il vit des réactions, positives ou négatives, qu’il suscite auprès du public. Il est la voix de l’expression, de l’émotion et de la liberté.
En ce sens, ces deux œuvres remplissent amplement leur mission avec une communication médiatique qui alimente les échanges, et les tiroirs caisse. Bien joué, non ?

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